Après un premier Ep, Athon, qui avait attiré notre curiosité, Anni Rossi arrive enfin avec son premier album : Rockwell.
Produit par Steve Albini qui, une fois n'est pas coutume, a laissé les amplis dans le tour bus de Shellac, ce disque est acoustique et dépouillé laissant le chant libre aux talents de la jeune americaine. Autrement dit, un songwriting mimaliste et déstructuré, une voix atypique et son alto.
A part sur "Living in danger", pâlotte reprise d'un groupe anecdotique (Ace of Base de triste mémoire), l'album souffre d'un trop grand maniérisme vocal.
Anni Rossi a certes une voix atypique et capable de surprenantes variations, cela ne doit pas tourner à l'exercice de style pour autant. On pourrait en dire autant de jeu d'alto aussi délicat que créatif mais encore ô combien mis en avant pas toujours à propos. Le résultat ressemble à un disque qu'aurait pu faire Anne Clark au début des années 90, entre pop guillerette et col wave dissonnante et experimentale.
Très court, à peine 30 minutes, ce premier a bien du mal à s'imposer sur la platine tant il n'est pas vraiment facile d'accès et pas assez long pour pouvoir se plonger confortablement dans l'univers sonore de Anni Rossi.
Si à la fin de l'écoute, il est clair que mademoiselle possède un vrai talent, on souhaite au plus vite un album plus abouti, dense et excitant comme le laisse présager ce Rockwell qui propose de beaux ingrédients mais une recette fort peu roborative. |