La nouvelle vague de groupes britanniques continue sa déferlante ! Le départ du renouveau rock venait de New York et de Détroit en 2001, mais c’est maintenant la Grande-Bretagne qui retrouve la suprématie grâce à des groupes très différents mais bien souvent de qualité.
Les Libertines, avec leurs chansons simples, rapides, bordéliques et jubilatoires, défraient la chronique UK avec leurs frasques et balancent un punk rock abrasif et exutoire ; les Thrills (mon coup de cœur de 2003) ressuscitent l’esprit Californien des frères Wilson et sortent des singles impeccables (Big Sur, Santa Cruz (you’re not that far), One Horse Town…) ; The Coral est sans doute le meilleur de ces jeunes groupes pop, et qui plus est, les garçons menés par James Skelly sont prolifiques : leur troisième album vient juste de sortir (Night Freak and the Sons of Becker), quelques mois après la parution de Magic and Medecine.
Mais revenons à nos Liverpooliens, car encore une fois c’est de là que vient la Musique, j’ai nommé The Stands, l’un des nouveaux chouchous de la presse musicale anglaise. Noel Gallagher, le génial compositeur d’Oasis (en toute subjectivité), clame sur tous les toits son amour pour la musique de ce groupe. Il a tendance à faire la promotion de pas mal de gens en ce moment, il tourne souvent sa chemise, des Kings of Leon par-ci, des Bandits par là, mais on se dit qu’il faut quand même y jeter une oreille, puisque le bonhomme a toujours eu de bons goûts et que sa culture musicale n’est plus à prouver.
L’album s’appelle All Years Leaving. Alors que The Thrills évoquaient les Beach Boys, c’est plutôt vers les Byrds et Dylan qu’il faut se tourner pour représenter le son americana de The Stands. Au croisement de la pop et du folk, pas excité pour deux sous, cet album regorge de ballades nostalgiques et fleure bon les "in the sun", "on the beach" et autres "I need you". Les chœurs en "hoo hoo" angéliques renforcent ce petit côté "west coast".
Le début commence très bien : "I’ve waited so long" donne le ton, la voix de Howie Payne est proche de celle de Dylan et on imagine très bien ces ptits gars chanter dans une décapotable en longeant une plage de Californie. Ensuite arrive l’une des deux meilleurs songs de l’album, "All Years Leaving", dont la mélodie en fait un single potentiel de fort bon aloi. "Outside Your Door " est sympathique, bien rythmée, puis c’est au tour de "When This River Rolls over You" de résonner dans nos oreilles ; il s’agit du premier single, et il est bien choisi ! Le couplet est magnifique et fait de ce titre l’une des deux meilleures compositions des Stands.
"It’s only Everything" est assez banale, même si le beat (qui rappelle celui d’ "Out on the Week-end" de Neil Young) est plutôt plaisant. Les autres titres défilent (dont le nouveau single "I Need You" en plage 10) et sont tous aussi enthousiasmants : petite baisse de niveau après "Here she comes again", mais "I Need you" et les suivantes sont à la hauteur. On pourrait regretter le manque de variété, l’uniformité du son et du style du disque… Il est vrai qu’au premier abord, on craint de s’ennuyer un peu passés les premiers morceaux. Toutefois, de nombreuses écoutes montrent bien la qualité des compos : l’ennui s’éloigne et les mélodies nous apparaissent alors dans toute leur beauté.
Je vous conseille donc d’écouter les 7 premiers titres, en particulier "When This River Rolls Over You" et "All Years Leaving". Si vous accrochez, écoutez le reste.
Le buzz autour de ce groupe m’a permis de découvrir cette musique intéressante, bardée de références folk-pop américaine. The Stands est sans aucun doute un groupe fort prometteur, et il est clair que les rives de la Mersey donnent encore en 2004 une inspiration débordante.