Avec une pochette aussi déliro-kitsch, digne d’un Nation under a groove de Funkadelic, on pouvait s’attendre à une galette de bon groove funky endiablé !
Sur les trois premiers morceaux, cette attente est largement gâchée par un son electro usant, noyé dans des arrangements r’n’b, soutenu par une(des) voix qui évoque(nt) Peaches qui aurait avaler du Eminem.
Au cinquième morceau, "Don’t let go", l’ensemble est un peu plus groove, dance, les filles chantent bien, elles ont une rage rap pas déplaisante mais comme les morceaux précédents, une certaine forme de lassitude arrive et hop, une irrémédiable envie de zapper s’installe.
"Bootyklap" prend l’allure d’un morceau un peu techno, avec une incorporation de ragga, mouais, curieux mélange.
Avec "Buy love", le groupe s’essaie à une balade d’ambiance un peu folk déguisée qui fait penser à une lichette de zeste d’ersatz d’échantillon de Morcheeba, mais sans la voix sensuelle de Skye Edwards évidemment.
"Get down on the floor" a une consonance plus rap, bien arrangé, bien groove, ambiance plus Fugees que Destiny Child.
Petit clin d'oeil à "Iko iko", "Grindin and shakin" est assez réussi avec les percus sympas qui reprennent le rythme de ce morceau célèbre des années 80 et sa grosse basse, avant que "Party hardy" ne nous laisse encore perplexe avec un rythme faussement arabisant, qui agace plus qu’elle n’entraîne avec son déluge de paroles et intonations trop ragga.
Enfin, les deux derniers morceaux de l’album rebouclent avec les trois morceaux qui l’entamaient, avec ces rythmes electro indigestes et relants de r’n’b énervants par-dessus.
En résumé, en dépit d’incursions un peu hip hop groovy à l’énergie sur quelques morceaux, l’ensemble trop electro métallique allié à du ragga finit par exaspérer, dommage.
Mais après tout, la démarche de ces deux copines de faire une musique agressive dans le domaine si macho du rap US est pour le moins courageuse et respectable. |