Réalisé
par Sam Dunn et Scot McFayden. Canada. 2009.
Documentaire musical.
Flight 666 est un documentaire qui retrace le parcours hallucinant couvert par Iron Maiden à l’occasion de leur tournée en 2008 intitulée Somewhere back in time.
Là, on apprend que le groupe a affrété un boeing 757, plein à craquer de matos et de toute l’équipe, ceci en vue de parcourir le monde en un temps record : la tournée comprenait 13 stades sold out, ceci dans 13 pays différents, le tout faisant 70.000 km parcourus en seulement 45 jours. Tous ces chiffres laissent deviner le défi que le groupe s’est donné ! On peut dire que la mission est accomplie. Ce rockumentaire retrace une véritable épopée que l’on suit avec délice.
Tout d’abord, Maiden n’est pas un groupe que l’on a souvent vu en coulisses. Et là, on se régale. On y rencontre des artistes honnêtes, qui n’ont pas pris la grosse tête, contrairement à un Ozzy Osbourne, et qui se font un devoir de donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque concert. Ce sentiment est d’autant plus exacerbé par le fait qu’ils jouent cette fois-ci majoritairement dans des pays où ils n’avaient pu aller jusqu’ici pour différentes raisons. La première est d’ordre pécuniaire : par exemple, le Costa Rica était trop petit pour être rentable. Oui, les problèmes d’argent peuvent choquer, mais parfois, cela a du bon : j’ai appris que Britney Spears ne passera pas en Europe pour sa tournée actuelle : pas assez rentable ! Vive la crise !
Une autre raison, encore pire : la censure. Dans certains pays d’Amérique Latine ou lors de la tournée Number of the Beast, l’église catholique avait strictement interdit le passage du groupe sur le territoire, à cause de ses thèmes satanistes. Autant dire que tous les groupes de Heavy Metal ont dû être bannis de cet endroit au grand damn des metalleux locaux et il y en a, des qui chantonnent sans complexe des "Highway to hell", "Number of the Beast" et autre "Sympathy for the Devil" dans les rues là-bas… Bref, cette fois-ci, de nombreux fans de pays jusqu’ici oubliés ont pu s’exploser les tympans sur la basse furieuse de Steve Harris, et le chant opéra-rock de Bruce Dickinson.
Les musiciens du groupe se montrent honnêtement, dans des situations qui ne correspondent pas forcément avec l’image de Maiden : golf et tennis entre deux concerts, Nico Mc Brain, le batteur est toujours bonhomme et diplomate, enfin les lascars débordants d’énergie sur scène supportent mal les passages de fuseaux horaires… et puis la belle émotion que de voir Bruce Dickinson en pilote d’avion avec sa chemise blanche impeccable et petite cravate noire. Les membres d’Iron Maiden ont posé leur carte sur la table et on est d’autant plus touché par leur simplicité et leur engagement dans la musique qu’ils défendent depuis plus de vingt ans, sans l’aide de diffusion de masse des médias. De plus, on sent la confiance et la complicité acquises entre les cinq membres du groupe : personnellement, je n’aurai pas voyagé dans un 757 piloté par Dickinson, et avec Ed (le zombi qui représente le groupe depuis toujours) dans la soute…
Enfin, pour couronner le tout, les extraits de concert sont tous triés sur le volet, on retrouve les standards qui nous font vibrer comme "Powerslave", "The Trooper", "Rime of the ancient mariner", entre autres. Le tout servi sur un son surround 5.1.
La caméra n’a pas la virtuosité de celles (5 en tout) de Scorsese pour Shine a Light des Rolling Stone, mais elle ressemble au groupe : directe, sincère, et généreuse. Longue vie à Iron Maiden !
NB : le film n’est distribué en France que par le biais des cinémas CGR, malheureusement. |