Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Kissogram - Franz Ferdinand
Olympia  (Paris)  17 mars 2009

Un juke-box sans âme. Voilà ce à quoi nous avons assisté ce soir. Nous attendions tout un monde du concert des Ecossais dans la foulée de leur magique Tonight : Franz Ferdinand, nous voilà bien récompensés.

Ce n'est pas la première partie qui sauvera ce constat on ne peut plus amer : Kissogram (duo Berlinois electro-rock) sonne grosso-modo comme une pâle imitation de... Franz Ferdinand. On pense, en vrac, à Lou Reed (la voix), Kraftwerk, Pulp, Joy Division, Blur... Il y a la forme (ça sonne comme...), mais en guise de fond, de matière musicale à se mettre sous la dent, c'est creux, vide, il n'y a que du toc à offrir.

Décevants les Franz Ferdinand ? Et pourtant... Quel début de show ! Remontant le cours du temps, ils enchaînent "The Dark Of The Matinee", "Do You Want To" et "No You Girls", trois énormes tubes de chacun de leurs disques. L'ambiance est énorme, la fosse se démène, ce n'est plus qu'une marée humaine sautant au rythme des accords et hurlant les paroles à la face des Ecossais. Et puis d'un coup, incompréhensiblement, tout s'arrête. On décroche progressivement, sans vraiment s'en rendre compte, et on se surprend même à s'ennuyer par moments...

On en est les premiers étonnés, mais le constat est là : quelque chose cloche au royaume de Franz Ferdinand. La question qui nous vient immédiatement est : sont-ils heureux d'être là ? Question légitime tant ils donnent l'impression de jouer à l'économie, de donner le minimum sydical et d'arriver en terrain conquis. Au final, à peine 1h20 de concert, et une attitude sur scène inexplicablement froide, voire fausse : ils jouent sur scène comme le quidam lambda se rendrait au bureau le matin, et on a la curieuse impression qu'Alex Kapranos économise sa voix... Tout semble calculé, millimétré, et il n'y a quasiment pas de place laissée à l'improvisation (même lorsqu'ils se regroupent autour de la batterie pour un intermède électro – initiative à saluer –, la mayonnaise ne prend pas).

Les chansons s'enchaînent sans temps mort, ce qui renforce l'impression d'un concert précipité et bâclé. On peut d'ailleurs regretter l'absence d'échange avec le public (un mot de temps en temps, ça ne fait pas de mal, et on est en droit d'attendre un peu plus de leur part qu'un "ça va Paris ?" toutes les demi-heures...), ou alors encore une fois leurs initiatives semblent factices, pas spontanées pour un sou (il fallait voire le sourire crispé d'Alex Kapranos lorsqu'il tendait le micro au public pour qu'il chante avec lui).

Même la version de "Take Me Out", tube ultime du groupe et véritable machine à danser, est décevante ce soir : sans énergie et bizarrement placée dans la set-list (on ne peut s'empêcher de penser qu'elle aurait eu inévitablement un tout autre impact si elle avait été jouée lors du rappel). De plus, cela faisait des mois que l'on fantasmait qur la version live de "Lucid Dreams" (version single ou album ? au final, la poire sera coupée en deux) et de son fabuleux final électro : une fois de plus, on en a eu pour nos frais. Devant cette ribambelle de déceptions, le public, pour trouver le plaisir qu'il était venu chercher, se concentre sur les chansons – fort heureusement excellentes – du quatuor. C'était bien la seule chose à escompter de ce concert : au final, il y aura eu leurs titres, c'est tout. On aura entendu des chansons plus qu'on aura vu un groupe jouer, et on a la désagréable impression que s'ils avaient été en répétition sans savoir que 2000 personnes les regardaient, leur prestation n'aurait pas franchement été différente.

Outre un sentiment de gâchis (faites jouer ces chansons par les Hives, vous verrez la différence !), il résulte de tout cela un décalage flagrant entre l'entrain et la puissance de leurs chansons et leur attitude glaciale sur scène. A tel point qu'on en vient à se demander si ces types s'apprécient et prennent du plaisir à monter sur scène ensemble chaque soir. Malgré tout, outre les trois premiers titres, nous avons assisté à quelques bons moments : l'explosive "Bite Hard", "Michael", "This Fire", le final de "What She Came For" où le groupe s'autorise enfin à lâcher les chevaux... Les quatres Ecossais semblent réellement heureux de l'effet boeuf que provoquent ces titres sur le public déchaîné, mais ne semblent pas enclin à profiter de l'occasion pour communiquer avec celui-ci. Ils semblent blasés, comme s'ils savaient à l'avance ce que ces chansons allaient engendrer chez les spectateurs, et c'est fort regrettable, car l'un ne va pas sans l'autre : pour que le public prenne du plaisir, il faut que ce soit réciproque.

Pour les avoir vus à Rock en Seine en 2005, on sait les Franz Ferdinand capables de renverser les foules et d'offrir des shows où ils montrent de l'envie et se dépensent sans compter. De plus, ce concert aura été l'occasion de constater que, décidemment, le premier album des Ecossais demeure cinq ans après une véritable bombe à retardement. Ce fût de loin les chansons les plus efficaces et enthousiasmantes du concert. Etaient-ils dans un mauvais jour ce soir-là à l'Olympia ou le mal est-il plus profond ? Les compte-rendus négatifs des autres concerts français du quatuor semblent en tout cas réfuter l'hypothèse d'un soir sans... Malgré cette soirée frustrante, nous attendrons toujours leurs futurs albums avec un mélange d'impatience et d'excitation. Leurs concerts, beaucoup moins.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de Franz Ferdinand
La chronique de l'album You Could Have It So Much Better de Franz Ferdinand
Franz Ferdinand parmi une sélection de singles (juin 2006)
La chronique de l'album Tonight : de Franz Ferdinand
La chronique de l'album Always Ascending de Franz Ferdinand
Franz Ferdinand en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2004
Franz Ferdinand en concert au Festival International de Benicassim 2006 (samedi)
Franz Ferdinand en concert au Festival La Route du Rock 2006 (dimanche)
Franz Ferdinand en concert au Festival des Inrocks iDTGV 2008
Franz Ferdinand en concert à L'Aéronef (16 mars 2009)
Franz Ferdinand en concert à Paléo Festival #34 (2009)
Franz Ferdinand en concert au Festival Garden Nef Party #4 (2009)
Franz Ferdinand en concert au Festival International Benicàssim #15 (2009)
Franz Ferdinand en concert au Festival International Benicàssim #15 (2009) - 2ème
Franz Ferdinand en concert au Festival Beauregard #4 (édition 2012) - Dimanche
Franz Ferdinand en concert au Festival Rock en Seine 2013 (vendredi 23 août 2013)
Franz Ferdinand en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort #26 (édition 2014) - Samedi
Franz Ferdinand en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2014 - Vendredi
Franz Ferdinand en concert au Festival Cabaret Vert #13 (édition 2017) - Samedi 26 août
Franz Ferdinand en concert à Music Festival Reims La Magnifique Society #3 (édition 2019)
Franz Ferdinand en concert à Music Festival Reims La Magnifique Society #3 (édition 2019) Vendredi 14 juin
La vidéo de DVD par Franz Ferdinand
La conférence de presse de Franz Ferdinand (24 avril 2004)

En savoir plus :
Le Myspace de Kissogram
Le site officiel de Franz Ferdinand
Le Myspace de Franz Ferdinand


Pierre Baubeau         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 10 novembre 2024 :Basculer du côté obscur

Chez Froggy's on préfère les chanteurs peints en bleu que les présidents peints en orange. Mais comme on n'y peut rien, il ne reste qu'à attendre et lutter avec les moyens du bord: la culture. C'est parti pour le programme de la semaine.

Du côté de la musique :

Nouvelle saison du Morceau Caché ! nouvel épisode "Rebonds, Partie 3"
Les Transmusicales de Rennes c'est bientôt !
"Blind faith" de Gemma Hayes (et la chronique disponible en anglais également)
"Drinking Songs Live 20 years on" de Matt Elliott
"Le prince de cendres" de Hum Hum
"Rita Strohl, Volume 3, musique orchestrale" de Orchestre Nationale d'Ile de France
"Michel Lysight, Equinox" de Rachel Talitman, Jean Marc Fessard, Mavroudes Troullos & Ensemble Mendelssohn
"Le voyage imaginaire de Mozart au Japon" de Trio George Sand, Violaine Despeyroux & Mieko Miyazaki
"Burning tales" de Underground Therapy
"Debussy, Ravel, Satie : Piano twins" de Vanessa Wagner & Wilhem Latchoumia
"Poppy field" de Wendy Pot
et toujours :
"Disco sucks" de Catchy Peril
"Potion" de Djé Balèti
"Apocalypto" de Silmarils
"Made in china" de Soviet Suprem
"A place where life is better" de Back In The City
"No Title As Of 13 February 2024, 28,340 Dead" de Godspeed You ! Black Emperor
"Infinite Vol. II" de Jean-Pierre Como
"Dans l'attente d'un signe" de Kaori
"God doesn't exist" de Sex Shop Mushrooms
"Von B." de Von B.

Au théâtre :

"n degrés de liberté" au Théâtre de Belleville
"La Chute de la Maison Usher" au Théâtre Darius Milhaud
"Lumière !" au Théâtre Le Lucernaire
"Pauvre bitos ou le diner de tête" au Théâtre Hébertot
et toujours :
"A la lumière des flammes" à La Manufacture des Abbesses
"L'homme à la guitare bleue et les gipsy kids" à La Comédie Saint-Michel
"Tu voulais un coup de foudre ?" au Théâtre du Marais
"Livraison comprise" au Studio Hébertot
"Un monde possible" au Théâtre Lepic
"Arletty, un coeur très occupé" ah Théâtre des Mathurins
"Have a good day !" au Théâtre du Rond-Point
"L'amante anglaise" au Théâtre de l'Atelier

des reprises :
(des pièces déjà chroniquées qui reviennent à l'affiche, atttention, parfois c'est dans un théâtre différent)
"Black legends, le musical" à Bobino
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Le horla" à la Folie Théâtre
"Le journal d'un fou" au Théâtre Ranelagh
"Le revizor" au Théâtre Le Ranelagh
"Marchine de cirque" au Théâtre La Scala
"Pôvre vieille démo-crasseuse" au Théâtre l'Essaïon
"Inavouable" au Théâtre La Scala
"Vole Eddie volle !" au Théâtre Montparnasse
"Le secret de Sherlock Holmes" au Café de la Gare
"Kessel, la liberté à tout prix" au Théâtre Rive Gauche
"Cloture de l'amour" au Théâtre de l'Atelier
"La rivière à l'envers" au Théâtre Essaion

Du côté de la lecture :

"Dernier meutre au bout du monde" de Stuart Turton
"Sparte contre Athènes" de Manuel Rodrigues de Oliveira
et toujours :
"L'heure bleue" de Paula Hawkins
"Anthologie présentée et commentée par Gabriel Martinez-Gros" de Ibn Khaldun
"Confessions d'une loser et autres romans" de Mark Safranko
"1945' de Jean-Christophe Buisson
"Histoires de frantômes" de Jeannette Winterson
"Ocean state" de Stewart O'Nan
"Un éclair bleu azur" de Kwon Yeo-Sun

'aller au cinéma ou regarder un bon film :

"Au Boulot !" de Gilles Perret et François Ruffin

"Le repli" de Joseph Paris
"Rivière" de Hugues Hariche
"Les oubliés de l'amérique" et autres films de Sean Baker
"Terrifier 3" de Damien Leone
"Papa est en voyage d'affaires" de Emir Kusturica

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=