A l'occasion de la sortie de leur album, nous avons le plaisir de rencontrer la chanteuse Amélie Laflamme de The Blue Seeds qui nous a accordé une interview.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On s’est rencontré François Dufault et moi en 2003 chez lui. J’ai répondu à une petite annonce que j’ai vu dans un café, recherche chanteuse pour musique folk blues, rock etc. Il m’a envoyé une cassette avec quelques unes de ses compositions et j’ai monté les chansons. Ensuite, on s’est rencontré chez lui on a fait une fois les chansons.
Et ensuite vous avez recruté les musiciens ?
Oui, c’était François qui les connaissais parce qu’il allait beaucoup dans les concerts. Il leur a demandé s’ils étaient intéressés et on a monté le groupe comme ça.
Que faisiez-vous avant de monter le groupe ?
Moi je sortais de l’école nationale de la chanson qui est une école pour les auteurs/compositeurs/interprètes donc j’avais mon diplôme mais je n’étais pas prête à assumer mes textes, mes compositions seule.
En répondant à l’annonce, ça me permettait d’apprendre sur le terrain, l’école de la scène, de collaborer avec d’autres musiciens.
Vous avez toujours été dans la musique ?
J’ai commencé la musique à 6 ans et je n’ai pas arrêté depuis. J’ai étudié à l’université la sociologie et en obtenant mon diplôme, je me suis aperçu que je préférais faire de la musique. Le côté humain m’a toujours intéressé et faire de la musique après avoir étudié la sociologie, c’est très intéressant notamment quand on est la seule fille dans le groupe.
Comment avez-vous choisi le nom du groupe ?
On faisait notre premier concert en 2005 et on n’avait pas de nom. Il était très tard le soir et on s’est dit bon, les Blue Seeds, pourquoi pas parce que la racine est blues. Et puis ça fait aussi référence à la graine de paveau qui est bleue parce notre musique est très atmosphérique, très planante donc on trouvait que ça collait bien.
Il n’y a pas de référence à Nick Cave ?
Non avec ses Bat Seeds, non. Effectivement, on aime beaucoup Nick Cave qu’on écoute tous de notre côté. On a même enregistré dans son studio avec son ingénieur du son à Berlin en novembre dernier...
Non, ce n’est pas en référence à Nick Cave. Les Blue Seeds, ca porte au rêve, à la mélancolie et la mélancolie, c’est nous.
J’ai vu que c’était François qui écrivait vos chansons. Où est-ce que vous puisez vos sources d’inspiration ? Pour la musique, les chansons ?
La mélodie, c’est François qui compose. C’est sûr qu’il fallait que je me reconnaisse dans les textes de François pour interpréter ses chansons donc la mélancolie, ça me connaît, le côté clair obscur. Il y a aussi beaucoup d’espoir aussi dans les textes de François.
Il y a aussi des références au cinéma. Je pense notamment à la chanson "Lost Highway".
Oui, on peut aussi caractériser notre musique de cinématographique avec les instruments qu’on utilise comme le vibraphone, le tep guitare très planant, donc ça se porte très bien sur les images de David Lynch.
En musique, dans quels groupes est-ce que vous vous reconnaissez ?
On a beaucoup d’influences musicales. Moi je suis pianiste classique donc j’ai beaucoup écouté du classique. François est plus influencé par des groupes américains comme Calexico. La folk aussi est très proche de nous et en même temps notre langue le français et notre culture, plus proche de la culture européenne, crée un mélange qui fait que notre musique ne se fait pas en Angleterre, pas aux Etats-Unis non plus. Elle est vraiment très urbaine et en même temps on est très folk, c’est typique de notre musique.
En écoutant on pense à Portishead. On a l’impression que c’est vraiment une source d’inspiration. On vous a également comparé à Portishead.
Oui, c’est assez troublant. C’est peut-être aussi dans la pose de la voix, je pense à la chanson "Barcelona" car je la chante très haut et la façon lyrique d’apporter les textes peut faire également penser à Portishead. En même temps, on écoute Portishead, c’est une bonne comparaison.
Concernant les chansons, est-ce que François vous donne des indications pour chanter ?
Non, c’est très très libre. François va arriver avec ses compositions et c’est moi qui va choisir celles qui me touchent, me parlent le plus. Ensuite avec le groupe, on va monter mes choix en premier lieu et ensuite, on va peut-être modifier un peu la mélodie mais tout est là. Pour l’anglais, comme ce n’est pas ma première langue, François est plus expérimenté alors on va travailler ensemble les accents toniques pour qu’on me comprenne bien malgré l’accent francophone. Mais ma façon d’interpréter est propre à moi.
Et en ce qui concerne les musiciens, est-ce que les musiciens apportent des idées de chanson ?
Des idées de chansons pas vraiment mais pour les arrangements, c’est assez libre. Roger Mirrot est à la guitare et il est libre d’apporter sa couleur.
Chaque musicien maîtrise très bien son instrument et a sa façon à lui d’interpréter son instrument. C’est le mélange de toutes interprétations musicales qui fait le groupe.
J’ai vu qu’hier, vous avez joué à l’International et que vous jouerez au Printemps de Bourges. Est-ce que vous sentez une différence entre le public français et le public canadien ?
Hier soir, c’était notre premier spectacle en France. Ca s’est très bien passé. On a senti une belle écoute du public. C’était dans un bar, les gens était debout près de la scène. Je pense que le public a pris plaisir à entendre et voir la synergie qui passe entre les membres du groupe même si c’était une toute petite scène, ce qui va sans doute être différent au Printemps de Bourges mais on s’adapte très vite.
Et je dirais aussi qu’on a été très bien reçu.
Est-ce que vous appréhendez la scène avec enthousiasme ou pas ?
On est vraiment différent sur scène, c’est différent l’album de la scène. On est plus libre sur scène : il y a des envolées plus rock, plus psychédéliques. Il y a une belle synergie entre les membres du groupe et ça se voit. Le public nous le rend bien et on le rend bien au public. On adore faire de la scène tout comme on aime être en studio. C’est vraiment deux univers différents mais qui s’adaptent très bien avec la musique que l’on fait.
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