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puce Le bain et le miroir - Soins du corps er cosmétiques de l'Antiquité à la Renaissance
Musée National de la Renaissance  (Ecouen)  Du 20 mai au 21 septembre 2009

Avec l'exposition "L'art des frères d'Amboise", programmée conjointement en deux lieux à l'automne 2007, la collaboration des deux musées "frères" que sont le Musée National du Moyen Age et le Musée National de la Renaissance autour d'une exposition pointue sur une thématique très circonscrite, ayant été une réussite, la Réunion des Musées Nationaux réitère le concept d'exposition en deux volets avec l'exposition "Le bain et le miroir - Soins du corps et cosmétiques de l'Antiquité à la Renaissance".

Cette exposition originale, novatrice et grand public par sa thématique n'en néglige pas pour autant sa visée scientifique. Pluridisciplinaire, à la croisée des science humaines et des sciences physico-chimiques, entre l'art, la civilisation et la science, elle présente ainsi un panorama varié et polymorphe qui suscitera l'intérêt tant des historiens de l'art et des érudits que du public néophyte

Par ailleurs, elle apporte des éléments nouveaux de connaissance et de réflexion issus des travaux scientifiques menés par la Centre de recherche et de restauration des musées de France et les laboratoires de l'Oréal Recherche notamment sur l'analyse chimique des produits utilisés durant ces époques.

Inscrite dans un cadre architectural cohérent, avec la réouverture au public, après restauration, du frigidarium des thermes de Lutèce qui est sis dans l'enceinte de l'Hotel de Cluny qui accueille le Musée National du Moyen Age et l'ouverture exceptionnel au public de l'appartement des bains du château d'Ecouen siège du Musée National de la Renaissance, elle s'avère donc exemplaire.

Sous le commissariat de Michèle Bimbenet-Privat, conservateur en chef au Musée de la Renaissance, est réuni dans ce dernier un peu plus d'une centaine d'objets et d'œuvres d'art pour restituer au cérémonial de la beauté à la Renaissance toute sa dimension esthétique et sociale.

Si les commissaires de l'exposition pour sa partie parisienne, Isabelle Bardiès-Fronty, conservateur en chef au Musée de Cluny, et Philippe Walter, directeur de recherche au CNRS, mettent en évidence, par une approche chrono-thématique, l'évolution du statut de la beauté, le volet consacré à la Renaissance ne s'inscrit pas dans une histoire de l'hygiène ou de la beauté. Ces deux approches complémentaires insufflent ainsi un dynamisme certain à la monstration et concourt à la grande réussite de cette exposition.

La Renaissance et la révélation de la beauté représentée

En raison des lacunes archéologiques sur l'usage des cosmétiques pour la période de la Renaissance compensées par l'abondance des images due à la gravure et à l'imprimerie, Michèle Bimbenet-Privat a privilégié une confrontation des images, au sens large de "représentations", aux objets et œuvres d'arts ainsi replacés dans leur contexte, une mise en résonance qui n'a peut être pas encore révélé tous ses secrets.

Ce qui, par ailleurs, est en totale symbiose avec le lieu, car le Musée National de la Renaissance ne disposant pas d'espace réservé aux expositions temporaires, celles-ci s'intègrent dans les lieux d'exposition des collections permanentes.

Ce qui ipso facto conduit à une mise en situation directe et immédiate des pièces exposées avec leur environnement d'époque qui a été conçue par Chantal Blor, Sophie Daynes-Diallo et Christian Mananne.

A partir d'un choix raisonné d'une sélection drastique d'objets, écrits et œuvres d'art, la commissaire propose une approche analytique et critique de la représentation artistique qui tend à l'idéalisation de la réalité pour en cerner les implications tant artistiques, historiques que sociales.

Le parcours commence avec la visite de l'appartement des Bains du château d’Ecouen à l'architecture rare et techniquement complexe due à un ensemble de voûtes plates clavées reposant sur des arpents sculptés qui manifeste le goût des élites qui, férues de culture antique, instituent le rituel du bain comme élément naturel de la culture et le l’art bellifontains et rite de sociabilité distincts des pratiques d'hygiène.

Ensuite, au sein du château, plusieurs salles sont consacrées à la mise en résonance souhaitée par la commissaire.

L'iconographie abondante, notamment du fait des découvertes de la Renaissance que sont la gravure et de l'imprimerie qui assurent la diffusion et la vulgarisation des rites de beauté, et d'une certaine manière leur démocratisation et à l'émergence d'un idéal esthétique et corporel commun en Europe voisine avec les témoignages de la culture matérielle et quotidienne de la beauté que sont les objets.

La Renaissance voit se développer une abondante littérature traitant de la cosmétologie revivifiée par les échanges commerciaux contemporains et de nombreuses gravures célèbrent autant le bain aristocratique ("Femmes au bain" de Jean Mignon) que les étuves populaires telles qu'elles sont encore pratiquées en Allemagne, la France leur préférant les étuves sèches ("Le bain des anabaptistes" de Virgil Solis.

Ces documents sont précieux tant pour apprécier l'évolution de l'hygiène et des soins corporels que pour recenser les accessoires utilitaires du bain et les objets de la toilette.

La Renaissance se présente comme une période de novations qui voit naître le cérémonial de la toilette, privilège symbolique du mode de vie délicat des élites, qui se déroule en public dans l'espace de réception qu'est la chambre.

Ce cérémonial va engendrer, en marge de l'iconographie mythologique ou biblique, un nouveau genre pictural, unique et éphémère, esquissé par Léonard de Vinci, qui se décline en France sous le thème de la dame à la toilette initié par François Clouet.

Ce que Cécile Scailliérez, conservateur en chef au département des peintures au Musée du Louvre, qui signe un excellent essai dans le catalogue de l'exposition, qualifie de "genre à la croisée des genres", le portrait nu, qui privilégie au portrait la représentation d'un raffinement extrême et un érotisme délicieux, à la fois réaliste et symbolique, qui, après la relative austérité du Moyen Age, célèbre le prestige de la chair ("Vénus à sa toilette", "Allégorie" de Lavinia Fontana).

Les objets utilisés au cours de ce cérémonial s'avèrent de véritables objets d'art réalisés dans des matières qui sont également représentés dans les tableaux.

A côté des miroirs et peignes figurent des instruments étonnants qui font office de cure oreille, cure ongles, grattoirs et autres instruments étonnants qui seront réunis dans les premiers nécessaires de toilette élaborés par des artisans de toutes les professions, ébénistes, verriers, orfèvres, ou même portés en bijou comme le pendentif faisant office de cure-dents-cure-oreille.

L’exposition se clôt sur un focus particulier sur les bijoux de senteurs aux formes diverses, depuis les diffuseurs de parfum en formes de pommes de senteurs en quartiers, les boules de senteurs destinées à être portées à la ceinture ou au chapelet et les véritables bijoux qui contenaient des réceptacles pour des pâtes parfumées aux vertus médicinales.

Inutile de préciser combien est réjouissante cette incursion subtile dans les plaisirs du corps célébré.

 
A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'exposition au Musée National du Moyen Age
La chronique du catalogue

En savoir plus :

Le site officiel du Musée National de la Renaissance

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation de la Réunion des Musées Nationaux


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