Dina, Dinah est le deuxième album d'Amélie.
La jeune femme qu'on avait croisée au volant d'un camion de marchand de glaces; sa liberté, son goût des mélodies faciles et des instruments sans esbrouffes nous avaient bien plu. Un petit côté comptines avec une stridence contenue, de quoi inquiéter les esprits tourmentés.
Après la reconnaissance, Amélie continue sans beaucoup plus de fioritures, sans ajouter un nom de famille par exemple. Amélie, un nom de scène un peu trop sobre, un peu trop "poulain-esque" comme si elle faisait partie de la famille des filles bien sages.
Après le camion du marchand de glaces, elle propose un nouveau voyage : "Dina, Dinah", titre un peu mystérieux, qui provient du nom du chat d'Alice dans le conte Alice aux Pays des Merveilles. Ce petit personnage fait partie du monde réel d'Alice, la suit-il dans ses explorations dans le fantastique, où elle perd pied dans l'irrationnel du rêve ?
Pour cet album, Amélie s'est donc transformée en chatte, cachée sous un masque dont émanent les circonvolutions, dentelles, dessins d'églises orthodoxes : l'esthétique rappelle Björk. A l'écoute, pas de surprises, le charme n'opère pas, mélodies trop attendues. La voix d'Amélie ne joue plus. Son monde est habité de chevaux et d'enfants sans que la ménagerie ne s'affole, ni ne libère la sauvagerie et l'innocence insolentes. Rien ne tremble vraiment. On pense à Cocorosie, à Björk mais sans le panache, ni l'audace.
Amélie, réveille toi : le monde court, la vie va vite. Qu'as-tu fait de ta flamme ? Pourquoi avoir sorti un album avant qu'il ne soit terminé ?
J'étais embarrassée, comme lorsqu'on est déçue par un artiste qu'on attendait, dont la belle découverte nous laissait espérer mieux. Heureusement pour moi, j'étais à son concert à l'Internationale le 26 mai et là , je les ai vus les chevaux, les monstres, les enfants, la poussière sur leur passage, et le sol qui résonnait sous leur pas... L'artiste était présente, vivante et ses chansons avaient du coffre et de l'envergure.
Ah ! Si l'album ressemblait au live de l'International, il irait à plus vive allure ! |