Tu as d’abord commencé en tant qu’artiste solo sous le nom de Derek Delano. Comment as-tu démarré et comment s’est effectuée la transition vers le Delano Orchestra ?
Je faisais des morceaux seul mais j’avais toujours eu envie de les jouer en groupe. Plusieurs choses m’ont décidé : j’ai eu la possibilité de faire un concert dans une salle plus importante à l’été 2005, j’ai vu Bright Eyes en concert où il y avait 10 personnes sur scène. Le changement s’est donc fait assez naturellement.
Pourquoi le nom Delano Orchestra ?
Je ne l’explique jamais trop, mais il existe depuis environ deux ans.
Comment as-tu choisi tes musiciens ? N’était-ce pas trop difficile de confier ses morceaux à d’autres gens ?
En fait, la plupart du temps, il s’agissait de proches, qui venaient aux concerts et qui connaissaient ma musique. Certains s’étaient montrés intéressés. C’est un mix de personnes intéressées par mon projet et d’autres avec qui j’avais vraiment envie de jouer. Le trompettiste est arrivé plus tard, pendant l’enregistrement du premier album, et il est devenu naturel qu’il joue avec nous sur scène.
As-tu laissé les autres membres de ton groupe modifier tes chansons ? Ont-ils participé à une certaine réécriture ?
Sur le premier album pas trop. Il y avait plus de parties imposées. Pour le deuxième album, il y a eu plus de live, plus de répétitions. Du coup, chacun a amené un peu de son univers et l’album ressemble plus au groupe.
Comment avez-vous intégré la trompette et le violoncelle ?
La trompette était juste prévue pour des interventions dans le premier album. On n’avait pas beaucoup de références avec des trompettes, à part Bright Eyes. Puis, comme cela correspondait à notre musique, on l’a gardée. Pour le violoncelle, c’est un peu la même chose, il correspondait bien à certains de nos morceaux.
Vous avez à la fois l’aspect très dépouillé du folk et le côté très arrangé du post-rock. Est-ce à cause de vos influences ?
On ne voulait pas se couper d’une base de morceaux folk, ne pas faire des morceaux à rallonge. On ne voulait pas faire de la musique pour faire des grandes envolées même si on l’a fait au final. Le but était d’arranger des chansons folks. Donc a priori, cela ne ressemble pas à des groupes de post-rock mais il y a quand même de petites touches.
Votre premier album a été enregistré dans des conditions rudimentaires. Qu’en est-il pour celui-là ?
Le premier a été fait en une prise live, pendant un jour, puis j’ai fait les arrangements chez moi. Pour le nouvel album, on a eu quinze jours en studio, financés par notre ancien label. Depuis, on a dû racheter tout ça pour sortir sous Kütu Folk. En studio, il faut être efficace ; c’est une autre contrainte. Avec le recul, je pense qu’un juste milieu serait l’idéal. Je me suis retenu de faire des bidouilles sur les morceaux, mais du coup, certaines personnes s’y retrouvent moins car cet album fait plus studio. Bon, j’ai quand même bidouillé un peu !
Vous avez lancé le projet Winter & Bonfire. Peux-tu nous en parler un peu ?
On ne savait pas trop ce que ça allait être au départ. On a joué dans un festival qui s’appelle Hibernarock et ils nous ont proposé d’enregistrer une semaine dans une maison, ce qu’on a fait. L’idée était que le collectif Kütu se réunisse pour jouer les morceaux des uns et des autres. Du coup, on a un peu inversé les choses puisque le groupe s’appelle Winter & Bonfire et le titre est Kütu Folk Records.
Vous avez poussé le concept encore plus loin dans le cadre de la tournée des concerts cousus main, en reprenant les morceaux de chaque groupe et en les réorchestrant.
Cela nous a toujours plu de faire des collaborations entre musiciens et de faire des concerts ensemble. Après, cela apporte plus à certains qu’à d’autres mais c’est toujours très enrichissant.
Kütu a été créé il y a quatre ans maintenant, avec le statut d’association. Quelle était l’idée de base ?
Au départ, on était déjà regroupé, on commençait à organiser des concerts. C’est à partir du moment où Leopold Skin et moi avons eu un projet commun assez instrumental, enregistré à la maison, que l’on s’est posé la question du support, de la distribution, du nom. Et c’est à partir du format qu’on a décidé de monter le label. C’était assez naturel. Du coup, tous les artistes du label ont sorti leurs albums sous ce format là. A 100, puis 200, puis 1000 exemplaires. Il y a eu une première sortie en avril, puis la distribution nationale.
Peux-tu définir ta musique en trois mots ?
Personnelle, sombre et puissante.
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