Nous étions entrés dans le monde de Yodelice par la petite porte, il y a quelques mois, lorsque le groupe se produisait en première partie de Bjorn Berge. Depuis, Maxim Nucci et ses comparses ont continué leur chemin et sortent leur premier album Tree of Life, certainement en référence à l'arbre qui trône sur scène, sur lequel reposent les guitares.
Côté décorum, le personnage qu'a créé Maxim Nucci pour la scène, est un mélange entre le Dead Man de Jim Jarmusch et le Alex Delarge d'Orange Mécanique, il fait plutôt penser à un clown, non pas blanc mais noir ou plutôt sombre, plus mélancolique que triste, plus folk que trompette et rires gras. Cela n'empêche pas quelques touches de gaïté dans nombre des compositions qui peuplent cet album.
Vous avez certainement entendu le titre "Sunday With a Flu", une chanson clairement entrainante, son refrain de guitare, martelé par une rythmique, tout dans ce morceau est à sa place, un titre efficace qui montre une qualité d'écriture de la part des musiciens. Et tout le reste de l'album est du même acabit, mélodies accrocheuses, entre mélancolie et joie de vivre. Un folk-rock original, dans lequel on peut retrouver beaucoup d'influences, mais le propos des compositions est résolument personnel.
On a beau chercher la fausse note, la faute de goût, difficile de prendre le groupe en défaut. Compositions, arrangements, choix des instruments, travail de la voix, tout est à propos. "The Other Side" démarre comme une chanson folk, une introduction aux influences de guitares hispanisantes, pour dériver vers une composition fantomatique et habitée, qui retombe sur ses pattes, et de manière magistrale. "Cloud Nine" lorgne vers des sonorités reggae.
Le folk-rock de Yodelice, teinté de mélancolie, est d'une beauté époustouflante, d'une simplicité touchante, qui cache difficilement une très belle et écriture musicale.
Yodelice, un nom qui déjà donne envie d'en savoir plus et pour en cela il vous reste à vous ruer sur ce disque. |