Vaudeville de Georges Feydeau, adaptation et mise en scène de Julien Kosellek, avec Stéphane Auvray-Nauroy, Michaël Benoit, Gorka Berden, Coraline Chambet, Astrid Defrance bonne, Laure Espinat, Nicolas Fustier, Tristan Gonzalez, Nicolas Grandi, Frederik Hufnagel, Bouzid Laiourate, Mathias Robinet et Julien Varin.
Le dindon est un plat de toutes saisons qui ne connaît pas la crise surtout quand il est mitonné par Feydeau, auteur estampillé rire assuré, qui y caricature la schizophrénie immanente de l’individu entre le respect des codes sociaux et ses aspirations pulsionnelles que la bourgeoisie bien pensante du début du 20ème siècle a érigé en hypocrisie assumée.
Et inutile de revenir sur une intrigue désormais connue de tous tant ce volatile vaudevillesque s'éreinte les pattes surs les scènes de Paris et d'ailleurs.
Le dindon de l’été se joue au Théâtre de l’Etoile du Nord dans une adaptation de Julien Kosellek qui l’a plumé jusqu’au sot-l’y-laisse et l’a farci aux phéromones.
En effet, réduits à leur croupion, tous les protagonistes sous influence prégnante d’hormones frénétiques d'une quête quasi extatique de jouissance s’épuisent en vains et pathétiques signes d’excitation sexuelle dont l’extériorisation et la gestuelle se situent entre quelque part entre téléréalité et film rose.
Dans un décor cheap qui ressortit à l'esthétique post-Deschiens et une mise en scène à la Yann-Joël Collin, éclatement du lieu scénique, micro et vidéo, qui casse la fameuse "métrique" de Feydeau pour y substituer le burlesque des comics pour adultes, les acteurs de cette farce tragi-comique, parmi lesquels se distinguent particulièrement Laure Espinat, Nicolas Fustier et Mathias Robinet, sont tous des fous furieux, qui jouent le jeu sur un rythme effréné poussé à son paroxysme, et ce dès la première scène ce qui, inévitablement, connaît quelques essoufflements sur la durée, avant de parvenir à la débandade finale.