Deuxieme journée du festival et peut être malheureusement la moins intéressante des 4 de part la programmation en demi-teinte. Juste le temps de faire un tour sur Kerouac pour découvrir les lauréats des Jeunes Charrues 2008, Micronologie, avant de repartir rapidement face au rap assez banal et bruyant des quatre compères.
Direction la grande scène Glenmor pour découvrir Nneka, qui ne semble pas forcément très à l'aise sur l'enorme plateau principal devant le ciel menaçant qui ne cessera d'alterner soleil et crachin toute la journéee. La jeune africaine assistée des musiciens de Patrice parvient toutefois à garder tout le public avec ses chansons folk et bien sûr son tube Heartbeat.
La première bonne surprise de la journée vient des rennais de Montgomery, déjà reperé dans plusieurs festivals et qui offrent là une très belle prestation sur le thème du groupe à guitares et de la bidouille sonique dont Radiohead a la recette depuis des années. Beau concert rafraichissant avant d'aller voir la déception de la journée.
Bénabar, ou une histoire d'amour déçue. Presque 10 ans après la rencontre, autour d'un piano au festival Solidays, entre deux chansonnettes finement ecrites et des discussions d'entre-titres d'un humour imparables, on retrouve Benabar sur la grande scène de Glenmor, les yeux rivés à son prompteur, racontant des histoires de moins en moins amusantes, de plus en plus attendues, en abusant de rimes pas toujours très riches. Il se donne au public, provoque les bretons, mais même si de nombreuses anciennes chansons sont jouées avec une energie à revendre, non, décidément c'est fini. Ce ne sont d'ailleurs pas ses envolées contre la presse internet et son refus de photos pour les sites web qui ranimeront la flamme.
Pas forcément taillé pour un festival aussi grand public que les vieilles charrues, les TV on the radio font face à un joli challenge à relever : faire connaitre leur rock/soul déchiré a une majorité de spectateurs qui n'auraient pas encore vu leurs prestations à la Route du Rock ou à d'autres festivals plus orienté musique indépendante. Pari réussi, evidemment, par l'équipe de Tunde Adebimpe et David Sitek. Entre distortions des guitares, transes du chanteur et les mélodies diablement efficaces, le public aura eu son coup de fouet de fin d'après midi.
Sales journées pour les médias indépendants : après Springsteen qui repousse les quelques photographes durement selectionnés à 100m de sa guitare, les Killers qui refusent d'apparaitre sur des photos, et Bénabar qui n'aime pas le web, c'est au tour de Lenny Kravitz et sa bande de ne choisir que quelques heureux élus qui pourront illustrer leurs articles sur son concert carré, sans fausses notes et avec, pour la première fois aux Charrues cette année, un public réellement déchaîné dans la fosse. Esperons que la suite du festival soit plus intéressante photographiquement parlant.
En attendant, profitons de la belle soirée Fargo sur la scène Xavier Grall, avec les looks rockabilly de Olle Nyman au service d'une folk electrisée du plus bel effet, suivi d'Alela Diane, et sa famille, voix de velours, guitare parfaite, ravissant moment de douceur devant un public conquis, et enfin Joseph Arthur, merveilleux songwriter, merveilleux musicien, pour finir la soirée décevante en beauté.
Mieux vaut-il se reposer pour affronter le joli programme du samedi ou rester une heure de plus pour revoir le set vitaminé des Birdy Nam Nam derrière leurs platines ? La chose est vite choisie, tant qu'une caméra ne retransmettra pas les prouesses de nos 4 mega-djs derrière les platines, on ne restera pas devant
Prions pour que le soleil, les conditions, les artistes soient de la partie samedi pour une journée qui, sur le papier, semble tout à fait excellente.
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