Un album intitulé Boys, interprété par une jeune fille, en l'occurence nommée Cortney Tidwell, pouvait laisser croire à quelques poitrines surgonflées, et des textes sulfureux prêts à en découdre avec le pire de MTV, option estivale.
Pourtant, Cortney Tidwell a plutôt l'air d'une jeune fille sage prête à montrer ses attributs au premier venu et dont les qualités viennent plutôt de ses chansons et de leur interprétation plutôt que de quelques plans marketing fumeux pour vous faire passer l'été sur quelques danses décérébrées.
Boys n'est donc pas là pour vous rappeler votre folle jeunesse et la chanson presque homonyme de la plantureuse Sabrina (mais si coquin, tu sais bien de qui il s'agit), mais plutôt pour révéler un monde de délicatesse et de douceur à fleur de peau, situé quelque part entre le jazz cotoneux d'Elysian Fields ("Solid state") et les ballades expérimentales et sensuelles de Björk ("Watusii").
Mais ce n'est pas tout car la drôle de musique plutôt éclectique de la demoiselle vous entrainera bien loin du Country folk de son Nashville natal. Attendez-vous alors à croiser le spectre des Cocteau Twins ("Oslo", "Oh China") ou même celui des Sundays ("Being Crosby").
La voix de sirène ("Oh China") est envoûtante et la diversité musicale de l'album n'est pas un obstacle et offre au contraire de multiples terrains de jeux à son chant. La douceur fera donc parfois place à quelque chose de plus dynamique comme sur la cavalcade de "17 horses" par exemple ou encore à la noirceur, brillante, de "Oh, suicide".
Cortney Tidwell entame assurément avec Boys une belle carrière faisant la part belle aux expérimentations en tout genre plutôt que de se contenter de quelques ritournelles faciles magnifiées par sa voix superbe. Un vrai talent à découvrir urgemment. |