Quelle bonne nouvelle !!
un nouvel album de Eels, après un silence de 4 ans, dans une sorte de retour aux sources. Et surtout, un album terriblement accrocheur, dont les morceaux restent bien en tête.
Le nom de l'album Hombre Lobo, soit loup-garou est en plus une habile pirouette au thriller de Jackson qui a vu ses ventes relancé en flèche depuis quelques jours.
Pour l'occase, le loup garou, c'est le leader charismatique du groupe, Mark Olivier Everett, qui arbore une grosse barbe du plus bel effet pour nous interpréter douze morceaux qui traitent des pulsions animales de l'homme.
Musicalement, assez épuré, simple, des sons à l'ancienne, un peu cradingue des fois, de sublimes arrangements de guitare à d'autres moments, la classe franchement, le groupe s'est fait bigrement plaisir et nous as bien fait plaisir dans la foulée.
Moins sombre qu' Electro Shock Blues, moins gentille pop que Daisies of the Galaxy, il est plus à rapprocher de Souljacker.
Efficace aussi, car tout les morceaux ne vont jamais au delà des 3 minutes.
"Prizefighter", voilà là un morceau vraiment à l'ancienne, riff de guitare electrique sans pédales ni amplis derrière, son pris direct sur les cordes, boîte à rythme simple, tambourin, la voix de E bien rock (comme assez souvent quand même !!), il nous gratifie même de quelques cris à la Lennon époque "Revolution". Ouais, morceau simple, rock basique, ça crépites un peu, et l'ensemble nous renvois tout de go à des pépites genre "Day tripper" ou les premiers brûlots des stones.
Tout de suite, l'alternance de rythme, "That look you gave that guy" est une balade rock envoutante à fond, accords de guitare charmeur, cadence à la batterie toute simple, sur laquelle Mark E vient poser pour le coup un timbre de voix fragile et mélancolique.
Le souffle qui règne sur la voix et la guitare contribue pleinement à en faire un morceau bien prenant.
Le tempo vif et le jeu de guitare sur "Lilac breeze" en font sonne une belle claque rock'n'roll.
Et quel équilibre avec la langoureuse "In my dreams" superbe balade à la guitare electrique dont Eels a le secret.
Comme son nom l'indique "Remendous dynamite" est une vraie bombe, avec ses guitares grasses, sa batterie un rien tribale. Je trouves que c'est une sorte de virée en terrain garage emprunté par ... allez, n'ayont pas peur de le dire, les stooges.
La voix erraillé et expressive raisonne bien sur la balade "The longing" , épurée à la gratte. Le machin barge trip-hop-electro rock "Fresh blood" qu'on croirait tout droit sorti du Odelay de Beck, est assez drôle et jouissif.
Grosse attaque à la guitare, suivi d'une batterie qui claque à souhait, voilà encore une petite tuerie rock de 3 minutes ("What's a fella gota do").
Et même lorsqu'il s'essaye aux balades un peu facile, un peu mièvre, ("My timing is off", "All the beautiful things") le groupe s'en sort pas mal.
L'album se termine sur un superbe slow, fait encore de petits accords de gratte envoûtant sur lesquels s'installe la troublante voix de E. Dors et déjà l'un des meilleurs albums de Eels et l'une des grandes claques de l'année, à mettre pas loin du dernier PJ Harvey d'autant que comme Polly Jean, E garde dégage à la fois energie brute, mélancolie, mystère. |