En ce dimanche ensoleillé, le public répond présent place de l’Hôtel de Ville de Paris pour cette deuxième journée du festival Indétendances.
Festival étroitement lié, du moins jusqu’à présent à Paris Plages, puisqu’il se déroulait sur les quais de Seine, Pont de Sully, tout au bout des installations balnéaires. Mais cette année, c’est donc sur le parvis de l’Hôtel de ville, impressionnant et largement moins intimiste et chaleureux, que la scène est installée, un peu à l’écart des "bronzeurs" et des promeneurs du dimanche…
Pourquoi ? Nous ne le savons pas. Sans doute pour fêter son succès des années précédentes ou alors pour faire place nette et ne pas ennuyer davantage les rois du transat…
Quoi qu’il en soit, la scène située devant la Mairie donne finalement moins à voir au passant qu’auparavant. Là où la promeneur s’arrêtait par hasard pour découvrir tel ou tel groupe, on sent désormais une ambiance de festival plus classique, on perd aussi en visibilité, la scène étant bien peu accessible, visuellement, aux gens situés sur les côtés. En fait, sorti de la moquette bleue, on ne voit rien. Dommage.
Autre changement, le festival jusqu’à présent découvreur de talents indépendants (il en porte le nom tout de même) semble s’élargir afin de proposer un panel d’artistes plus larges pour viser, de fait, un public plus varié.
Aussi, pour jouer sur le public dominical et familial, le festival, ce dimanche, propose carrément une matinée (début des concerts incroyablement tôt à 14 heures) afin que papa, maman et leurs progénitures puissent tranquillement rentrer chez eux pour le goûter, ou presque.
Mais ce n’est pas tout, l’affiche offre tout ce qu’il faut pour distraire le jeune public, une première à ma connaissance sur Indétendances. Ainsi, avant les attendus Mickey[3D] (ex 3DK, ex Mickey 3D, ex Mick est tout seul) et Guillaume Cantillon (ex Kaolin), c’est Alain Schneider et Geneviève Laloy qui ouvriront le bal populaire dominical.
Les enfants sont sans doute à la fête, les parents s’agitent quelque peu sur la musique qui, somme toute, balance pas mal et les textes pas si bêtes de nos deux joyeux animateurs de l’après-midi…
Pour les fans de Mickey et de Cantillon, ce fut sans doute un difficile moment que de défendre sa place devant la scène, sous le soleil et avec deux spectacles pour enfants (et adultes consentants) de suite.
Guillaume Cantillon arrive enfin sur scène, dans une formation minimaliste, seulement accompagné d’un autre musicien.
Si tous les deux sont assis, ce n’est pas pour autant qu’il n’attire pas l’attention du public et le folk, quasi-acoustique, de Cantillon fait mouche grâce à ce mélange judicieux de culture, entre Amérique et chanson française, notamment via quelques repères entendus ce printemps un peu partout, comme "Les Ballons Rouges" ou "Comme Avant".
Pas facile de jouer sur une telle scène devant un telle public quand on fait une folk intimiste et chaleureuse.
Pourtant, le public semble adhérer et, en congé de Kaolin, Cantillon fait plus que se défendre et défendre son premier album solo. Il assure une belle prestation qui se terminera par une reprise des Jackson Five… en hommage à qui vous savez. Réussie mais pas forcément utile toute de même, on aurait sans doute préféré une reprise de Neil Young mais fort heureusement pour nous, le folkeux grunge canadien se porte bien !
Et nous n’en avons pas fini avec le folk en ce début de soirée, ni avec la région Rhône-Alpes Auvergne et ses voisins puisque c’est au tour de H-Burns de monter sur scène.
H-Burns, c’était une belle découverte de 2008 avec son album How strange it is to be anything at all et grâce à Mickaël Furnon [3D], il est ce soir l’invité de Indétendances. Dans un registre folk, comme Cantillon, mais avec une connotation largement plus américaine.
Chant en anglais, musique à l’avenant, H-Burns est épaulé sur scène par celui qui l’a aidé à produire l’album et bien connu de nous tous, à savoir Syd Matter, présent notamment derrière les claviers et en backing vocals.
On retrouve sur scène ce qui fait le charme du Drômois, le trac passé, c’est-à-dire des morceaux qui sonnent (bien), des arrangements efficaces et des mélodies à fredonner.
Moins connu, voire pas connu du tout dans le paysage musicial français, H-Burns a une vraie légitimité à venir défendre sur scène ses chansons et c’est pour cela que l’on aime tant Indétendances. Découvrez très vite ce garçon, en espérant un nouvel album très vite !
Retour à la chanson française ensuite avec Cécile Hercule. Croisée sur le chemin de David Tétard il fut un temps, c’est donc en solo ou plutôt sous son nom (ou pseudonyme, je ne sais pas), qu’elle officie désormais avec son groupe. Bref, mignonne et rigolote, Cécile Hercule déroule ses jolies chansons sans complexe. Tantôt à la guitare, tantôt au mélodica, on se laisse prendre par sa bonne humeur et son air détendu.
Et on n’a pas fini d’entendre parler de la "belle Cécile" puisqu’elle et son groupe se transforme immédiatement après leur concert en… backing band de Mickaël Furnon. En effet, Mickey[3D] nouvelle mouture est donc composé de Mickey et de Cécile Hercule et son groupe. Aussi, vous ne manquerez sans doute pas de recroiser la demoiselle, soit en première partie de Mickey[3D] soit, quoi qu’il en soit, avec Mickey[3D] qui revient à la rentrée avec un nouvel album !
En attendant, c’est donc Mickey[3D] (c’est assez pénible à écrire ces []) qui monte sur scène pour terminer un dimanche sous les meilleurs auspices après un début… assez doux.
Rien de révolutionnaire chez le Montbrisonnais. On retrouve ses chansons gigognes, ses textes simples et ses mélodies faussement naives et percutantes, promettant un album dans la continuité de son travail précédent même si, ça et là, on devine quelques petits virages.
On aura droit à la déprimante et drôle "Monluçon" et quelques titres "Pour le public" comme "J’ai demandé à la lune" pourtant écrite pour Indochine – allons Mickaël, tu as quand même autre chose à ton répertoire – et bien entendu, le tubesque "Respire".
Une soirée finalement plutôt chouette pour un dimanche, en attendant le choc de titans du week-end du 31 juillet avec le match Clermont-Bordeaux et les formidables Kütu Folk. La Rhône-Alpes Auvergne en force, décidément… |