Produit par Mark Gardener du groupe Ride, ce premier album de Bastila est pour autant assez éloigné des mélodies éthérées et mythique du groupe de Manchester. On retrouvera vaguement quelques références légères comme sur "Ghosts" et ses guitares presque shoegaze, sa voix planante mais sans l'ampleur et la puissance d'un Seagull ou Going Blank Again (pour ne froisser ni les fans de l'un, ni ceux de l'autre).
On est même souvent très loin de Ride globalement sur cet album et on déambule d'une pop énergique à la Verve ("Bring me the head") à une sorte de punk mariachi plutôt étrange, avec trompettes et guitares hispanisantes mais bien loin d'un Calexico et tout proche, parfois, d'une fanfare festive dans le genre Babylon Circus qui se prendrait au sérieux à l'image du titre d'ouverture "You can't catch me" ou encore "The slacker" taillé pour les pogos de fêtes de villages, ponctué de quelques malheureux "oï oï oï".
A part cela, eh bien rien en fait, quelques guitares qui s'énervent un peu, des chansons qui donnent parfois envie de taper du pied et de vider quelques bières avec des potes, quelques morceaux mieux que les autres comme "Jackie boy" malgré sa trompette et sa ritournelle que l'on ne situent pas très bien entre folklore espagnol ou irlandais. Pas de quoi casser une paire de Ray-Ban à un rockeur même si le groupe met en avant son origine située sur la mythique Isle of Wight.
Néanmoins, ne vous privez pas de découvrir "Jackie Boy" sur leur MySpace, c'est frais et estival et vous donnera une bonne idée de ce qui vous attend sur l'album qui plaira peut-être à un public plus divers que celui du monde impitoyable de l'indie rock. Et puis, c'est toujours plus amusant que le retour de Madness toutes trompettes dehors. |