On m'a longuement vanté les mérites de ce disque avant que je l'écoute. Et c'est même pour cette raison là que j'ai pris le temps de l'écouter, histoire de pouvoir honnêtement argumenter contre tous les superlatifs dont on n'hésite pas à affubler ce troisième album des anglais de Kasabian.
Et finalement, on se rend assez rapidement compte que tout cela n'est pas exagéré et que West Rider Pauper Lunatic Asylum est bel et bien ce super album que l'on m'a décrit.
Kasabian ressemble à une sorte de mélange entre le psychédélisme un peu hippie des Dandy Warhols ("West Ryder Silver Bullet") et la pop diablement anglaise de Oasis ("Underdog") auxquels s'ajoute l'énergie et le groove délirant des Happy Mondays ("Take aim") voire des Charlatans. Un rock psyché très anglais donc avec juste ce qu'il faut d'outre-Atlantique pour avoir l'air cool et le résultat est plus que convainquant et aussi créatif que le Xtrmntr de Primal Scream.
On navigue au gré des titres sur une musique toujours surprenante que l'on imagine venue des années 70, pantalons pattes d'éléphant et LSD à tous les étages comme sur "Take aim".
Et de fil en aiguille, on se retrouve avec des sortes de Beatles, chargés comme il se doit, en train de jouer les savants fous dans leur laboratoire sonore.
Même la ballade "Thick as a Thieves" réserve quelques surprises avec sa guitare tout droit sortie d'un film de Tarentino et son refrain chorale épique.
Epique, "West Ryder Silver Bullet" l'est aussi et représente sans doute la colonne vertébrale de ce disque (dont il porte le titre d'ailleurs), sorte de péplum musical planant à souhait, mais pas aussi planant que "Secret alphabets" qui sent bon le patchouli et dépayse.
West Rider Pauper Lunatic Asylum est au final un drôle de mélange qui ne peut pas être sans refléter la personnalité de ses musiciens. Eux aussi, sans doute fans de quelques mélanges hors du commun et de diverses spécialités locales, de la bière d'Angleterre au chanvre d'Inde, tout semble y passer et égoïstement on ne peut que s'en réjouir tant ce disque est une réussite.
Attention quand même à votre santé les gars, on aimerait bien vous voir en forme pour le quatrième album et quelques lives embrumés entre temps.
Rock not dead. |