The Last Laugh est le premier album de Joker's Daughter. Derrière ce nom un peu mystérieux se cachent Helena Costas et Danger Mouse.
Si les compositions sont toutes de la jeune artiste anglaise d'origine Chypriote, Danger Mouse y apporte toute sa curiosité rythmique. Chansons savamment inspirées de l'univers de légendes arthuriennes.
La voix d'Helena Costas plane dans les hauteurs, à plusieurs mètres du sol pour devenir intemporelle. On se rappelle la magie de Dead Can Dance, l’écriture féminine de Elysian Fields ou de Bat for Lashes.
En plus du charme indéniable et de la grâce de ses compositions, Helena qui est également une instrumentiste délicate aussi bien au piano qu'au violoncelle, au bouzouki, surprend par la variété de styles, de rythmes. Loin d'être si prévisible que la mer étale, elle se joue des genres et des époques, de la ballade médiévale aux orchestrations à la Kurt Weill. On ne s'épuise pas à écouter, réécouter ce disque tellement il est riche et garde toujours en réserve de quoi surprendre, comme si les matins duveteux réveillaient les brumes vert d'eau de La Leçon de Piano de Jane Campion.
Univers de lacs, de joncs tremblotant sur le passage des canards et des poules d'eau, apparitions furtives et souffles féériques. Comme un désir de vie aquatique, j'en conclus. Pourquoi la fille du Joker ? Pourquoi le dernier rire ? Après tout je préfère ne pas tout comprendre et me laisser bercer. |