Flûte, c’est déjà le dernier soir… et le programme est chargé. Passage traditionnel au point info pour apprendre, de manière très confidentielle, que les horaires ont été chamboulés pour rajouter le concert de Los Planetas, victimes des intempéries du vendredi soir.
Pour des raisons obscures, les horaires de l’Escenario Verde ont aussi été avancés, histoire de dérouter le festivalier lambda. Ca attaque très fort avec les improbables Dent May & His Magnificent Ukulele. Il faut reconnaître que des a priori primaires ont failli me faire rater ce très bon groupe. Dans un style très sixties doo-wap sans prétention mais très entraînant, ils vont vite conquérir l’audience et entamer de belle façon ce dernier soir.
Petite visite aux immuables Calexico qui, sous le soleil couchant, paraissent pourtant un peu moins fringants qu’à l’accoutumé. Cela reste quand même très mélodique et cuivré mais le cœur n’y est pas trop. Pas de temps à perdre, je passe écouter d’une oreille David Kitt en attendant le début des White Lies. Et hop, une nouvelle reprogrammation surprise me fait rater les quinze premières minutes du concert, un peu rageant pour un de mes albums préféré de 2009. Malgré une pauvreté de textes à faire pâlir de jalousie Nicola Sirkis, le groupe dégage en live un son très propre et la voix est toujours impressionnante. On est aux antipodes de Glasvegas : Harry McVeigh ressemble à Tom Cruise, c’est propre, sobre mais c’est très bon ! Un des sommets du festival, malheureusement trop court et un peu déserté par un public dérouté par la valse des horaires.
La transition avec Giant Sand est un peu rude ; j’avais gardé de bons souvenirs de la période OP8 mais les premiers titres me refroidissent très vite. Cette déception me permet d’arriver pile à l’heure pour le début des Psychedelic Furs sur la grande scène. Décidément l’édition 2009 sonne le retour (plus ou moins réussi) des dinosaures. Richard Butler est manifestement heureux d’être là, très classe dans son costume. La voix est tremblante mais l’énergie est bien présente ; au fil des morceaux, le groupe retrouve de l’assurance et on assiste à une performance éblouissante du saxophoniste qui nous sort des solos saturés venus d’ailleurs. Le jeune public boude un peu mais le show est très réussi.
Pas le temps de souffler, j’ai opté pour Lykke Li plutôt que Los Planetas. Bien m’en a pris car on va assister à un vrai festival de la suédoise. L’écoute de l’album m’avait donné une fausse impression de petite fille sage ; or, c’est une vraie diablesse, déroutante qui, en plus, sait tout faire ce qui est très énervant : de la pop, du rock, du rap (très belle prestation sur fond de "Walk on the Wild Side"). Recouverte d’une sorte de manteau / robe noirs, elle va faire monter la température de quelques degrés supplémentaires et la scène Vodafone va bien vite se révéler trop petite. Tous les tubes s’enchaînent ("Little Bit", "I’m Good I’m Done", "Breaking It Up") et pour pallier le désistement des Kings of Leon, on aura même droit à une chouette version de "Knocked Up".
Pour beaucoup, ce sera la découverte du festival.
Difficile de redescendre et d’enchaîner avec The Killers. Le concert me semble très long, malgré une bonne ambiance et un public qui parait s’éclater. La fatigue doit sans doute m’ôter toute objectivité mais comme dirait l’autre, je n’ai pas été touché.
Petit passage un peu décevant par Laurent Garnier dont j’avais pourtant gardé un excellent souvenir à la Route du Rock 2000. Puis j’atterris par curiosité devant les français de "Rinôçérôse", dont la musique très énergique (bénéficiant de la présence des nombreux invités du dernier disque, notamment l’extravagant(e) Jessie Chaton chanteur de Fancy), clôturera en beauté cette édition 2009.
Dernier passage enfin par la Pista Pop pour s’imprégner de l’ambiance de fin de festival et retour déjà un peu mélancolique vers le camping pour une courte nuit pleine d’images suédoises.
Vivement 2010… |