Spectacle
écrit et interprété Diogène "Atome"
Ntarindwa dans une mise en scène de Philippe Laurent.
Comme Souâd Belhaddad qui l'a précédé
sur cette même scène de la 1ère édition
du Festival Sautes d'humour au Tarmac de La Villette, Diogène
"Atome" Ntarindwa a beaucoup de choses à nous
dire, ou plus exactement à raconter.
Ce qui aboutit à un seul en scène abondant, une
heure et demie sans lâcher la parole avec la maîtrise
de la palabre à l'africaine, l'art de la caricature et
une profusion logorrhéique au point de s'étourdir
lui-même, le faisant ressembler à un derviche tourneur
qui convoque tous les fantômes d'un passé aux heures
noires du génocide et les espérances humanistes
du présent.
Car cette "Carte d'identité",
au titre à double sens, est celle d'un jeune homme, fils
d'une famille tutsi exilée au Burundi, rattrapé
par l'Histoire avec une majuscule, emporté par la tourmente
du génocide né des antagonismes ethniques exacerbés
et instrumentalisés par le glaive et le goupillon colonalistes.
En la forme un one man show classique mêlant autobiographie,
galerie de personnages hauts en couleurs, des proches épinglés
avec tendresse aux marionnettes tragiques que sont les figures
politiques du conflit caricaturées avec causticité
pour, comme il le revendique, "parler de la gravité
dans la légèreté" et apartés
en langue originale à destination de la diaspora rwandaise.
Atome peut être mais costaud quant à l'abattage. |