Les musiciens seraient-ils en manque d’inspiration ? Depuis quelques années, on voit circuler les mêmes noms : The Dodos versus The Dodoz, Pony Pony Run Run, Poney Express ou encore Poney Poney (étrange obsession animale au passage), The Wave Pictures, Wavves ou The Wave Machine. D’où ma surprise, lors du travail de fond obligatoire à tout chroniqueur, en recherchant Theoretical Girl, de tomber sur un groupe de nu wave des années 70… Incompatible avec la pochette "Mon Petit Poney" de l’album !
Amy Turnnidge, jeune anglaise d’une vingtaine d’années, traine ses talons aiguilles depuis de nombreuses années sur les scènes londoniennes, en solo ou accompagnée de son groupe The Equations. Amie des jeunes Twisted Charm dont nous avions parlé il y a quelque temps, Amy n'en est pas en reste puisqu'elle a notamment ouvert pour Maximo Park ou encore Metric.
Divided est marquant de par ses sonorités délicatement rétro. Son style de pop dark associé à sa voix de poupée de boite à musique donne une certaine esthétique à son album. Une esthétique qui colle tout à fait à la demoiselle, avec son carré à la Louise Brooks et ses grands yeux cernés de noir.
En premier lieu, cet album parle d'amour. D'amours déçues, d'amours vengeurs, d'amours tristes. Le titre d’ouverture "Rivals" en est le parfait exemple où Amy regrette l’amertume laissée après une séparation, tout cela sur un lit de violons. Mais la tristesse fait parfois bien les choses, puisque Mlle Turnnidge sait facilement masquer des paroles ma foi fort dépressives par des mélodies accrocheuses comme pour "A future apart", "Red mist" ou encore "Dancehall deceit".
L’influence de la musique classique est grande. Amy a commencé le violon à l’âge de cinq ans, ne soyons donc pas surpris d’entendre des orchestrations subtiles tout au long des douze titres de Divided : violons et trompettes sur "The boy I left behind" ou "I should have loved you more". Alors que la fin de l’album se fait un peu longue, le dernier titre "The Hypocrite" relance le tout avec ses violons saccadés et sa rythmique dansante.
Finalement, espérons que Mlle Turnnidge ne soit pas si heureuse que ça en amour, cela nous permettra de profiter encore et encore de ses mélodies mélancoliques. |