Le festival des Attitudes Indé est le festival du XVIIIème arrondissement.
Il s'attache à faire découvrir les artistes de la chanson française de demain et les lieux culturels du Nord de Paris. Le festival commence, ce soir, aux Trois Baudets avec trois artistes aussi différents les uns des autres.
La première chanteuse se nomme Katia Goldmann et Lui. Le groupe se compose de Katia et de Raphaël Aucler. Si la jeune femme est pétulante et hardie, son musicien est aussi inventif et talentueux. Elle chante sur l'air du temps, sa vie et ses amours. Sorte de Betty Boop de la chanson, sa voix Jazz et ses allures de longue fille rappellent La Grande Sophie, Belle du Berry ou encore Marianne Feder.
Caustique, elle manie un humour énergique sans tomber dans le trivial. Les épidémies et la dépression sont des fléaux qu'elle combat avec une énergie toute guillerette. Jusqu'à un morceau dansé aux claquettes.
On retient ce travail sur le son, ses boucles enregistrées en direct et ses petites bulles de BD qui explosent, chi pa pap pop quiz.
On continue de s'amuser et d'assister à un vrai spectacle qui se fait et se défait sur scène avec la prestation de This Is The Hello Monster. On peine à qualifier la prestation, à mi-chemin entre Polnareff et Edouard Bear. L'un pour les compositions au piano et une voix aigüe. L'autre pour la dose de fantaisie, pleinement assumée qui transforme la scène des trois Baudets en un sorte de centre de visionnage qui joue avec les images, copier/coller de références.
Un peu inquiétant, This Is The Hello Monster présente une performance drôle qui surprend, déroute et séduit. Que nous réserve cet ovni imprévisible ? A surveiller de près... pour connaître la suite de l'histoire.
On va clore avec David Lafore, un artiste qui s'est fait connaître en participant à la bande originale de Bancs Publics le dernier film de Bruno Podalydès.
Il arrive seul à la guitare l'air faussement blasé. David Lafore commence par une entrée en matière digne de l'univers loufoque de Boby Lapointe.
Serait-ce l'acoustique et la disposition d'une salle où les spectateurs sont assis ? Registre comique ou romantique, David Lafore reste dans un entre-deux, parodiant et dissimulant sous la blague, une extrême sensiblité et un talent dans les mélodies et l'écriture.
Sur le thème de "La Désabusion", il n'en use pas moins d'images qui frappent par leur poésie. Au risque parfois de diminuer l'effet gracieux, de susciter le sourire moqueur plus que l'écoute attentive. Et on l'aime quand même. |