Nuit Blanche ou nuit Métro Blanche ? Entre les deux, des mondes. Pendant la nuit blanche et ses évènements artistiques parisiens surtout consacrés aux arts Visuels, les Trois Baudets (métro Blanche) consacre sa soirée à faire découvrir les interprètes et les chanteurs qui remplaceront peut-être les Joe Dassin, Boby Lapointe ou Les Charlots, les chanteuses qui reprendront le flambeau des Sheila, Edith Piaf ou Les Parisiennes.
Il faut le reconnaître, c'est un soir difficile pour les artistes programmés : Wladimir Anselme et Imbert Imbert, difficile de concurrencer l'évènement qui s'éclate dans les rues de la Capitale. Qu'importe, ceux qui sont aux Trois Baudets ne le regrettent pas.
Wladimir Anselme est un grand garçon, les cheveux un peu longs, l'ourlet de pantalon un peu court. Timide et précis, il interprète son répertoire avec tendresse, des ballades qui parlent de l'amour avec une pointe d'amertume ou de la nature. Ses chansons sont de petites choses, modestes, toute évidentes et toute charmantes. Il aurait fallu une deuxième écoute pour s'en imprégner vraiment. Ce qu'on retiendra, c'est aussi son interprétation de la chanson de Léo Ferré, "C'est ainsi que les hommes vivent" sur un texte de Louis Aragon. Il a été à la hauteur, et la tâche n'était pas simple.
Imbert Imbert ne nous est pas complètement inconnu. Nous l'avions vu et déjà apprécié au festival de Paris Plage cette année. Imbert Imbert, c'est ce punk à la contrebasse. C'est un tandem insolite, un couple un peu comme Don Quichotte et Sancho Pancha. Je suis sûr qu'il pourrait s'y lover, dans le tambour de sa contrebasse.
Alors sur les notes basses ou sourdes, il place des textes d'une justesse acerbe. Pas de détours, ni d'images franchement romantiques, c'est un autre vocabulaire que celui de Imbert Imbert. Des mots qui disent le sexe, la violence, mais aussi la tendresse, la révolte. Il faut du courage et des tripes pour ses mots-là. Imbert Imbert nous emporte tout de suite dans son univers, et cette puissance des textes, cette sincérité d'interprète nous fait croire à chaque fois qu'il se confesse et s'épanche directement sur votre épaule.
J'avais déjà dit à quel point j'aimais "ce goût d'humain" mais j'avoue que lorsque qu'il chante "si tu dis bouh !, ça pleure" et bien je pleure aussi. Un premier album est sorti il y a deux ans, le deuxième sera disponible en février. Emotion émotion.
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