Les soirées de concerts reprennent leur rythme de croisière en métropole lilloise. Samedi soir, le Grand Mix de Tourcoing accueillait ainsi Dawn Landes et Elvis Perkins.
Dawn Landes, canadienne anglophone qui ne manque pas de charme, a entamé la soirée avec
beaucoup d’élégance.
Dans un mélange indie et folk-rock, la jeune femme n’est pas sans rappeler The White Stripes ou
encore Emily Jane White.
Dawn Landes alterne avec réussite les ballades romantiques avec des morceaux plus pop-folk.
Sur scène, accompagnée d’un batteur et d’un bassiste, la complicité qu’elle partage avec ses
musiciens est transparente. Elle alterne la guitare, le clavier, le tambourin.
Elle entame ensuite un morceau où elle est rejointe par surprise par un saxophone et un trombone,
qui ne sont autres que les membres du groupe d’Elvin Perkins !
Elle nous demandera également dans un français approximatif si l’on connaît Françoise Hardy, avant
d’entamer une version plutôt réussie aux accents américains de "Tous les garçons et les filles".
Le public écoute attentivement et a l’air content de cette prestation, même si les applaudissements
restent courts et timides par moment. Elle partira sans rappel. Puis elle revient. Un bout de papier à la main, elle prend place devant le micro central, dans la
pénombre, et entame une lecture pour introduire le concert de ses amis.
S’en suit alors le groupe d’Elvis Perkins. Le public se rapproche et se fait plus dense.
Fils de l’acteur Anthony Perkins, mort du SIDA, et de la photographe Berry Berenson, décédée
dans le vol des attentats du 11 septembre 2001, Elvis Perkins est un chanteur-compositeur folk-rock
venu de Californie.
Caché derrière ses lunettes et son chapeau, ses chansons sont teintées de mélancolie et de tristesse.
Sentiments qu’il va chercher dans sa propre expérience de la vie.
Sa voix nous fait penser à celle de Bob Dylan, mais sonne de manière unique. Les sentiments
qu’elle transporte sont forts et frappent le public de plein fouet.
Elvis enchaîne les morceaux, piochés dans son premier album, le plus sombre, "Ash Wednesday",
sorti il y a deux ans, et dans son nouvel album sorti en début d’année, Elvis Perkins In Dearland,
plus orienté pop-folk.
Les paroles sont optimistes et éclaircissent la mélancolie de ses musiques.
Son album Ash Wednesday est une petite perle dans le domaine du folk. La douleur se baigne
dans une tonalité acoustique particulièrement bien arrangée.
Mais le concert se passe dans la bonne humeur, et les souvenirs douloureux se baignent très bien
dans des morceaux plus rock-country où le tambour vient danser sur le devant de scène, où la
contre-basse oscille pleine d’énergie et où le public se met à danser et à taper des mains.
Didier, ami belge du groupe, qui sera vite adulé par le public, est appelé à plusieurs reprises dans
ces moments de "folie", pour prendre place soit à la batterie, soit à la basse.
Dawn Landes est elle aussi rappelée par le groupe. Assise par terre à côté du contre-bassiste, avec
un verre de vin rouge et un papier, l’ambiance très intime est particulièrement touchante.
Le concert se termine par un solo folk d’Elvis à la guitare, déshabillé de son chapeau. C’est également l’anniversaire de Wyndham Boylan-Garnett (guitariste et pianiste entre autres dans
le groupe), l’occasion de souligner ce jour très spécial et de consacrer un morceau du final à son
anniversaire dans la bonne humeur, où le public se mêle volontiers à la fête.
Enfin, les membres du groupe rejoignent tous le devant de scène pour terminer sur un "Good Bye"
pauvre en instrument, où le public est appelé à participer. Une jolie fin pour un concert
particulièrement réussi !
On retiendra particulièrement les échanges des musiciens entre eux et avec leur public, leur
simplicité et leur talent musical. Et la bouteille de vin rouge bien apprécié des californiens ! |