La nouvelle tendance aujourd'hui pour se faire connaitre quand on est un groupe français, ce sont les radios crochets. Rigolez pas ! Si le podium sur la place du village est bel et bien en voie de disparition, la méthode s'est modernisée. Aujourd'hui on s'inscrit à CQFD, Fallenfest, Zebrock ou, pire (?), à SFR Jeunes Talents.
Skip the Use fait partie de ceux-là et nul doute que les tubes pseudo-punk sauront toucher un public d'ados skaters et se retrouveront vite, si ce n'est pas déjà le cas, en sonnerie de téléphone, nouvel et étrange moyen de vendre de la musique et surtout d'en écouter. Mais on veut bien croire et espérer, cependant, que le coup de pouces à ces fameux jeunes talents leur soit salutaire, d'autant plus qu'on a entendu dire, ça et là, que le groupe valait le coup d'oeil en live, ce qui n'est pas un mince atout.
Bref, les Lillois de Skip the Use sortent leur premier album d'un rock à l'image de leur pochette. Colorée, un peu kitch et convenu, avec un air de déjà vu outre-Manche tout autant que de l'autre côté de l'Atlantique.
Pourtant, à se prendre pour Offspring jouant du Pistols, voire le contraire, avec un peu d'electro dans tout ça apportant une référence plus moderne que l'on caserait du côté de Bloc Party ("Off me"), le groupe envoie largement de quoi retrouver des jambes de jeunot et ressortir les Dr. Martens coquées pour quelques pogo endiablés, notamment sur le "Don't want to be a star" de haute volée.
La production met très bien en valeur les brûlots (depuis le temps que je voulais placer ce mot...) que sont "Antislavery" (et son clin d'oeil aux Pistols), "Don't want to be a star", "Bullet" sans éviter parfois les clichés du genre comme le break ramolo en fin de "My generation".
Et même si les titres jouent par trop souvent avec un son trop lourd un peu métaleux et un chant un rien pénible comme sur "Hell parade" le bien nommé, si une bonne moitié de l'album fera sans doute son effet sur les "grosses radios" généralistes, il reste assez de matière à Skip the use pour se faire entendre de quelques punk- rockeurs un peu plus exigeants.
Au final, on se retrouve avec un disque entre deux eaux, mélange de tube "mainstream" et de références punk bien senties. Sympa pour se mettre un bon coup de pied au cul en cette veille d'automne. |