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puce Harmonia & Eno '76
Tracks and Traces re-released  (Grönland Records)  septembre 2009

Il faut à l'exactitude musicale d'un Brian Eno la minutie d'une explication savante. À l'occasion de la (ré)édition de sa collaboration avec Harmonia, tentons donc d'éclairer le "paradoxe Eno".

Un paradoxe est une expression ou un raisonnement, qui contient une contradiction logique (apparemment) impossible à résoudre. Certains paradoxes ont eu dans l'histoire scientifique et philosophique un retentissement important. Le paradoxe Eno a pour sa part une importance musicale, historiquement et artistiquement. On pourrait le résumer ainsi : "Brian Eno c'est chiant et c'est génial".

Jamais dans l'histoire de la musique un musicien n'aura proposé musique si froide, zéro-émotionnelle, à l'antithèse de la virtuosité, du renouvellement, anti-vitale ; et pourtant, peu de musiciens / arrangeurs / techniciens peuvent se vanter d'avoir eu tant d'influence sur l'histoire de la musique, unissant le savant et le populaire en explorateurs-expérimentateurs aventuriers, découvrant de nouvelles ressources expressives, inventant un univers musical à part entière.

"Brian Eno c'est chiant et c'est génial". On doit toujours en rester à cette formule, cette contradiction qui ne se laisse résoudre, dont les deux termes sont simultanément vrais – avec peut-être même un lien causal entre les deux : Brian Eno serait-il génial précisément parce qu'il a su être chiant ?

Un an après Discreet music (1975), où il inventait l'ambient, et deux ans avant Music for airports (1978), où il la baptisait très officiellement ; mais aussi un an avant le début de la trilogie berlinoise de Bowie, à laquelle on sait qu'il collaborera activement, Brian Eno rejoignait le trio krautrock Harmonia pour une collaboration studio qui devait être le chant du cygne du groupe, lequel venait justement de se séparer et ne se reforma que pour l'occasion. Mais un chant du cygne longtemps muet, puisque les sessions de 1976 durent attendre 1997 pour que certains de leurs fragments puissent voir le jour dans une première édition. Ce premier Tracks and Traces est aujourd'hui complété par un Tracks and Traces re-released, qui l'enrichit de quatre titres et propose un document sonore d'une heure dont la valeur est loin d'être simplement documentaire.

Disons-le comme il se doit : on pourra fort bien s'emmerder à l'écoute de ce disque. C'est toujours très facile avec Eno. Mais prenons au sérieux le paradoxe qui porte son nom : on pourra également vivre une grande heure de voyage musical, avec ce que cela suppose de transports, de dépaysement, d'inconfort vintage, d'authenticité, d'oubli de soi... Pour cela, il est évidemment nécessaire de dépasser l'attente de l'exaltation, de l'excitation, du vertige que l'on attend d'une musique cadencée ; de se rendre attentif, accessible, aux étirements d'une musique qui parvient même à masquer qu'un rythme l'anime – un musique à l'inverse de la pulsation.

Bien entendu tout est gris, ici (à commencer par le gris terne de la pochette, qui ferait passer celle de The Idiot d'Iggy Pop pour une œuvre psychédélique), comme le ciel d'automne d'une première dépression. Mais derrière les compositions introspectives, quasi autistiques, se laisse découvrir une beauté, des couleurs chatoyantes – une vie, en somme. Brian Eno, c'est peut-être chiant, mais c'est génial. Et c'est déjà pas mal.

 

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La chronique de l'album Everything that happens will happen today de David Byrne & Brian Eno


Cédric Chort         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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