Sonny Landreth From the reach (Landfall Records, juin 2008)
Que dire de ce disque mais surtout que dire de ce musicien de blues américain trop peu connu du grand public ? Il s’est caché durant de longues années derrière des collaborations fructueuses : Mark Knopfler, Alain Bashung, John Hiatt, John Mayall en tête de liste. Et ce n’est peut-être pas le fruit du hasard. Ce guitariste slide du Mississippi sorti de la moiteur des bayous nous offre un style bien à lui. Eloigné de la slide traditionnelle de Ry Cooder… l’originalité triomphe, la virtuosité aussi ! Adulé par ses pairs, ceux-ci ne rechignent pas à mettre leur patte créative sur ses albums. From the reach, onzième album de l’artiste, en est le parfait exemple. "Blue tarp blues" annonce la couleur aux premières notes. Eric Clapton, Vince Gill, Dr John et une pléiade d’autres pointures se succèdent pour imprégner ces 11 titres. L’alchimie opère, le feeling passe à travers les écouteurs. Notamment sur "Way past long" où Robben Ford et Sonny Landreth se lancent dans un dialogue électrisé et prouvent leur complémentarité. "Howlin’moon" offre des saveurs typiquement cajun et un Dr John, pianiste émérite, en grande forme. Le piano se fait malgré tout, plus discret sur cet opus que sur les précédents mais la voix est là. Un timbre satiné qui évite de tomber dans l’imitation plutôt tentante des chaudes voix de bluesmen.
C’est le genre de disque qui nous surprend encore et toujours au bout de la 100ème écoute. Les compositions sont abouties et fabuleusement déroutantes. La guitare semble exploitée au summum de ses possibilités. Et ce n’est pas les deux instrumentaux, dont le surprenant "Uberesso", qui trahiront cette impression. En quelques mots, un de ces artistes qui me pousse à m’insurger contre le téléchargement !
Diving with Andy Sugar sugar (Summertime, juin 2009)
Rare que la pochette d’un CD colle aussi bien à son contenu. On ne se sent pas trahi par des apparences prometteuses, ce qui est déjà un bon point. Edulcoré, pop, frais sont autant de qualificatifs qui me viennent à l’esprit à l’écoute de cet album porté par un trio de français. Des frenchies qui doivent manifestement baigner dans la culture pop "made in UK". Les 12 titres sont composés dans la langue de Shakespeare et portés par la voix nonchalante et feutrée de Juliette Paquereau. Celle-ci n’est pas sans me rappeler la voix d’une certaine Eleni Mandell. Le titre éponyme Sugar, sugar nous plonge directement dans le bac de barbe à papa de la Foire du Trône. Pour cette fois, les diabétiques sont autorisés à y goûter. Des morceaux plus "laid back" sont entrecoupés d’arrangements discrets. Les instruments à vent sont omniprésents mais ne suffisent pas toujours à retenir l’attention. Il semble que certains morceaux tels que "Nether town" ou "4 O’Clock" ont été enregistrés dans l’objectif de pousser l’auditoire dans les bras de Morphée. Les morceaux les plus accrocheurs restent les plus rythmés. Ceux qui poussent à retrouver l’enthousiasme enfantin des jours de neige. Mention particulière à "Silly Lulu" qui me pousse à croire que l’attraction ressentie à la vue de la pochette n’était pas infondée. Le titre "Kate Weal, Johnny Call & Mr Rose" aux sonorités jazzy, me conforte également dans cette idée. En résumé, un disque qui pourrait passer inaperçu mais qui pourrait aussi enchanter le fond sonore des ambiances cosy. |