Elles s’appellent Loui Foo, Lisbet Fritze et Sofie Johanne.
Derrière ces noms étrangers à nos oreilles, trois jeunes filles danoises qui forment le trio de Giana Factory.
Avec un premier EP, Bloody Game sorti en octobre 2008, les filles ont connu une belle reconnaissance dans leur pays et ont ainsi pu enchaîner les premières parties à travers l’Europe.
Voilà donc un peu plus d’un an que les filles tournent et s’échappent peu à peu de leur Copenhague natal, à la découverte de l’Allemagne et des pays scandinaves, pour faire découvrir leurs chansons d’amour mélancoliques teintées de noirceur.
Mais la noirceur n’est que le support de leurs voix envoûtantes qui s’entremêlent savoureusement avec grâce dans l’atmosphère qu’elles créent.
Une guitare qui s’élève doucement au fur et à mesure des morceaux jusqu’à fleurter dangereusement avec le post-rock, une batterie électrique centrale qui mène le groupe et le tempo, un clavier qui conjugue la mélodie à la douceur des notes, l’amour et la haine : voilà la recette d’une performance à la fois glaciale qui ne laisse pourtant pas de marbre le public en voyage entre une pop classique et plus expérimentale.
La première partie finit sur une montée en puissance qui réchauffe enfin un peu le public et le trio danois, puis changement de scène, changement de décor, changement de style.
En fond de scène, un écran géant projette une image d’un paysage venu du même monde que la pochette de l’album de The Asteroids Galaxy Tour.
La chanteuse, blonde platine cache sa fragile apparence derrière de grosses lunettes noires.
Entourée de cinq musiciens, deux aux cuivres – trompette et saxophone, un à la batterie, un à la basse et un au mixage, Mette, attaque directement son public, entre dans la danse et vient chercher ses musiciens.
Elle s’approche puis repart, hante la scène, dans une contenance de jeune fille indisciplinée et désabusée, qui ne l’empêche pas de venir flirter dès les premiers morceaux avec la foule. Slalomant entre ses musiciens, elle semble voguer dans son monde, accompagnée de très près de Lars Iversen à la basse.
The Asteroids Galaxy Tour a été propulsé rapidement dans un succès mondial grâce à une publicité bien connue avec leur titre "Around The Bend". Ce titre a donné naissance en septembre dernier à l’album Fruit, dont le groupe a naturellement présenté de nombreux titres au public du Grand Mix.
Cependant, le groupe défend très bien son album et emmène avec lui le public avec des capacités vocales qui surprennent rapidement quelques oreilles absentes, en mélangeant les effets et le groove.
C’est vraisemblablement au bout de quelques morceaux, lorsque les filles de Giana Factory débarquent dans la foule avec des tubes à bulles de savon (plus communément appelés "trucs à bulles"), et plongent le devant de scène et le public dans un monde féérique et enfantin, que le public se rapproche réellement et que l’ambiance se réchauffe.
Mélangeant les influences soul et pop, la musique électronique et les harmonies danoises, les cuivres s’accordent bien avec les cordes et la voix nébuleuse de Mette Lindbergs.
Cependant, on regrettera la présence effacée du batteur derrière les mixages. Une expérience riche psychédélique qui se démarque surtout sur quelques morceaux, où la guitare cadence la mélodie dans un style plus rétro, où la voix de Mette prend quelques envolées dans une atmosphère plus euphorique.
Un groupe pas forcément accessible à la première écoute, mais quelques prises de risque valent vraiment le coup d’oreille et offre aux spectacteurs un concert riche. |