Jouxtant
la Place du Tertre, la petite rue serpentine Poubolt accueille
en sous-sol l'Espace Dali lieu magique
dédié à l'oeuvre d'un artiste qui marqua
son époque tant par sa personnalité exubérante
que par son oeuvre polymorphe.
Peintre, sculpteur, cinéaste, scénariste, créateur
de meubles, de costumes, de vêtements et de bijoux, entre
autres, Salvador Dali, chantre du
surréalisme a brillé dans toutes les disciplines
artistiques comme l'homme extravagant a marqué la vie
mondaine de la première moitié du 20ème
siècle.
L'Espace Dali qui comporte un fonds d'exposition permanent
organise régulièrement des expositions temporaires
consacrées à un des aspects du génie créatif
de l'artiste. A l'occasion du vingtième anniversaire
de sa mort, l'exposition "Dali
d'Or & Bijoux de Gala" conçue par Alex
Doppia, directeur de l'Espace Dali, se présente comme
un focus porté sur Dali créateur de bijoux et
plus particulièrement sur sa production des années
60.
Immersion dans le royaume dalinien
Salvador Dali invente un royaume luxuriant et flamboyant dans
lequel les mythes et légendes universels sont passés
à la moulinette de sa méthode paranoïaque-critique
d’objectivation des phénomènes délirants.
Prolixe,
il a décliné de nombreuses oeuvres picturales
aux figures thématiques récurrentes en sculpture
ainsi qu'en bijoux-sculptures somptueux mêlant or, diamants
et pierres précieuses.
Ainsi en est-il de "l'éléphant spatial"
portant sur son dos le symbole de la convoitise ou celui de
la luxure, issu du tableau "La tentation de Saint Antoine"
ou de la montre molle "La noblesse du temps" issue
de la toile "La persistance de la mémoire"
qui supporte bien la tridimensionnalité.
Par
ailleurs, grand mégalomane devant l'Eternel qui avait
érigé la provocation et l'auto-promotion mercantile
au rang des vertus artistiques, roi-fou d'un royaume imaginaire
sans frontière ni limite, il frappe monnaie comme les
monarques.
Ainsi crée-t-il sa monnaie, les "Dali d'or"
avec son effigie ou celle de sa muse Gala d'inspiration antique
qui confirme si besoin était que son inspiration puisait
largement dans le classicisme.
Ces pièces constituent les éléments d'ornement
d'objets précieux comme le miroir ou d'objets plus prosaiques
comme le fume cigarette érigés en bijoux.
Pour
son épouse, la muse, l'icône, celle dont il disait
: "Elle est mon sang, mon oxygène, l'ange de l'équilibre",
qui était aussi austère qu'il était dandy,
il crée des bijoux d'une sobriété et d'une
modernité étonnante.
De l'or, tout simplement, pour sublimer la femme et exalter
l'union et le duo de leurs nom et prénom aux quatre lettres
magiques. |