Spectacle musical conçu et mis en scène par Luc Clémentin d'après un roman de Emmanuel Dongala, avec Adama Adepoju, Sébastien Jarousse, Olivier Robin et Jean-Daniel Botta.
"A love supreme" est un spectacle hommage qui conduit le public sur les traces de John Coltrane. Il se joue au Grand Parquet, scène chapiteau posée dans le no man's land entre les métros Stalingrad et Porte de la Chapelle. Se recrée l'esprit des clubs de jazz de l'Amérique des années 60. Rappelez-vous qu'au dehors c'est la lutte des Noirs pour la revendications des mêmes droits civils que les Blancs : Black Power, Black Panthers.
A l'intérieur du chapiteau, notre narrateur (Adama Adepoju) parle de ses rencontres et de son amitié pour "J.C": John Coltrane, tandis que le trio Sébastien Jarrousse, Jean-Daniel Botta, Olivier Robin complète musicalement l'évocation du musicien.
Approché par petites touches, à travers la nouvelle "A love Supreme in memoriam John Coltrane" d'Emmanuel Dongala, J.C reste mystérieux et insaisissable, s'incarnant dans la musique, en quête d'une synthèse absolue entre sa musique et son être. Le regard du spectateur est portée sur les émotions de ses amis, comme si la musique était venue les chavirer et les transformer. Une musique qui est aussi un combat et qui dépasse toujours l'anecdote. Dans le spectacle, Coltrane semble motivé par une démarche individualiste de perfection qui touche au mystique. Solitaire et perfectionniste il place sa musique sur un plan quasi religieux, bouleversant les règles et les habitudes et invite le public dans la transe.
Spectacle magistral, une mise en scène qui privilégie le naturel et qui offre toute liberté au comédien. Adama Adepoju est un conteur exceptionnel, convaincu et captivant. Il initie un dialogue riche avec le trio des musiciens, qui parfaitement en place, répondent et argumentent au travers de leurs instruments.
"A love supreme" est un spectacle réjouissant, à ne pas manquer en ce début d'année.