Hindi Zahra sort cette semaine son premier album sobrement intitulé comme sur l'étiquette d'un tapis persan : "Handmade", fait main.
Voilà un petit bout de temps que "la trouvère" promène sa guitare dans les clubs de la planète, elle était aussi programmée sur la scène de Rock en Seine cette année. C'est que sa réputation et la rumeur "attention talents" pour parodier une entreprise en plein reniement, se sont construites sur scène.
Hindi Zahra est née à Khouribgha au Maroc et depuis toute petite, elle baigne dans la musique grâce à sa famille de musiciens berbères. Elle porte aujourd'hui haut et fort la richesse de ses influences, de son métissage musical : berbère, marocain, français, anglais. Elle enregistre son premier disque en France alors que les chansons sont en berbère et en anglais. Les langues du nomadisme d'aujourd'hui.
Après avoir expérimenté des voies plus électroniques, elle est revenue à une sobriété de moyens, valorisant une voix qui va droit à l'âme. La chanteuse compose donc elle-même des ballades folk qui fleurent bon le blues, quand il s'évapore de la nostalgie des déracinés, de ceux qui préfèrent parfois rêver leur vie. On pense à la mélancolie de Lhasa, qui vient de disparaître si jeune (tandis que des vilains à teinture capillaire indigne sévissent toujours... dans la chanson aussi), à la suavité de Yael Naim. Les rythmes et les mélodies roulent lascivement comme des évidences, comme sur un air de Gotan Project. Mais, j'y pense ! Rebondissons, c'est bien "Beautiful Tango", son premier single qu'on commence à entendre sur les ondes !
La musique d'Hindi Zahra semble exprimer à quoi bon vivre sans accepter et respecter l'autre? A quoi bon chanter sans aller trouver le public, sans prendre la route? A quoi bon courrir ou se presser quand il n'y a qu'à écouter battre son coeur ? |