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puce L'illusion conjugale
Théâtre Tristan Bernard  (Paris)  janvier 2010

Comédie dramatique de Eric Assous, mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Isabelle Gélinas, Jean-Luc Moreau et José Paul.

Un grand open space impersonnel, une large baie et un salon pourvu d'un seul siège. Un indice quant à la convivialité du lieu. Un couple bourgeois marié depuis suffisamment longtemps pour que la dame requiert un état des lieux. Celui de leurs infidélités réciproques. Sujet épineux de ceux qu'il est de bon ton d'éviter, toute vérité n'étant pas bonne ni à dire ni à connaître, même pour ceux qui prônent la liberté dans le couple.

Des infidélités au pluriel pour lui, au singulier pour elle. Rien que de très banal somme toute : un mari a des maîtresses, une femme a une liaison. Même si elle, fine mouche et avec juste ce qu'il faut de perversion, ayant intégré que le mariage, pour durer, est affaire de fausse docilité et de vraies concessions, le savait, l'aveu n'est guère plaisant. Pour lui, qui aurait écarté - peut-être - avec longanimité les écarts éphémères des sens, une seule liaison de plusieurs mois le taraude notamment quant à l'identité du quidam qu'il subodore bien être un des proches. Un traître est forcément un ami et vice-versa. Juste quand se manifeste un ami.

A partir d'ingrédients thématiques de base maintes fois remis sur l'établi, mais y en a-t-il encore d'inexplorés, et en maître queux-accompli, Eric Assous a mitonné pour "L'illusion conjugale" une excellente déclinaison pinterienne à la française autour du mari, de la femme et de l'amant qui dynamite une fois encore la belle institution matrimoniale. A la française parce élégante conversation entre gens policés, et bavarde, ce qui n'est forcément un défaut, face au laconisme anglo-saxon de l'auteur du cultissime "Trahisons" dans lequel tout réside dans le sous-texte et le non-dit. Le tout saupoudré d'un humour taraudant et corrosif.

Jean-Luc Moreau, expert en mise en scène frénétique de comédie de boulevard, a, en l'occurrence, laisser le turbo au vestiaire pour adopter un rythme de croisière presque lent qui laisse bien le temps aux choses de se poser et, surtout, de macérer, ce qui sied particulièrement à la vivacité des dialogues qui, s'ils sont à fleurets mouchetés au début de ce match en trois rounds, deviennent vite effilés comme des rasoirs. Ca saigne de l'intérieur malgré le filtre du cynisme ou du détachement, sur un fond amer de désenchantement.

Jean-Luc Moreau, sur scène, est, par ailleurs parfait dans le rôle du mari, et surtout de l'homme archétypal qui cumule un certain nombre de traits caractéristiques de la gente masculine, de la mauvaise foi légendaire à l'ancestral instinct de mâle possessif, et dont la superbe se délite progressivement mais sûrement et pathétiquement.

José Paul met tout son talent et son humour flegmatique au service du rôle du tiers, un looser cumulard, divorce plus chômage, plutôt bonne pâte, ami, arbitre, rival, que le huis clos qui se veut primesautier va pousser dans ses derniers retranchements.

Entre les deux, Isabelle Gélinas, excellentissime, apporte toute l'ambiguité souhaitée à la femme, belle, élégante, intelligente, qui prend la pose et joue avec le feu pour combler la vacuité de son existence.

Dans ce jeu d'embuscades verbales où les personnages soumis à un jeu de massacre ont du mal à conserver l'impassibilité de leurs homologues forains, le trio officie en véritables partenaires pour exécuter au diapason ce délicieux requiem en trois mouvements.

 

MM         
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