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J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock  (MVS Records)  février 2010

Avant, David Tétard chantait dans un groupe : Tétard. Trois albums plus tard, il a retrouvé sa solitude en même temps que son prénom et s'offre un premier album comme chanteur, au titre aussi programmatique que paradoxal : J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock.

Du rock, dans cet album, il n'y en a pas tant que ça. Plutôt des touches, par endroit, réminiscences d'une fantaisie nocturne – ces rêves tenaces qui s'attachent à vos pas jusque durant l'éveil. Alors il rêve, David, en électrisant un tout petit peu sa chanson, pour voir comment ça ferait. Il rêve d'être un groupe de rock et parsème son album d'une constellation de références.

Il y a tout d'abord, bien entendu, Louise Attaque, l'indispensable grand frère dont on entend les couleurs (période A plus tard crocodile) de-ci de-là (l'exemple est flagrant avec les arrangements de "J'ose pas"). Il y a Matmatah, aussi, puisque c'est son bassiste, Eric Digaire, qui s'est occupé de la réalisation de l'album. Il y a Miossec, encore, dans le chant, non dans la voix, les fêlures de l'alcool en moins ; Miossec également dans les textes, la profondeur des malheureux en moins ("tu sais j'aime pas juste te baiser, j'aime bien aussi quand tu t'endors en me laissant juste au bord" avec "Tu sais bien" ; "nous n'aurons pas vraiment le temps – de nous décevoir" et "si je pars bien avant que tu ne me détestes, promets moi de ne pas retourner ta veste" avec "La beauté du geste"). Jusqu'à s'absorber "dans la contemplation de [ses] pieds", à la césure près, comme aurait pu le dire la Lolita de ce noir Bertrand.

Malgré ces références et même certainement à cause d'elles, l'univers déployé est encore trop peu personnel, entaché d'une variété trop propre sur elle. Les textes restent souvent prisonniers d'une fascination un peu scolaire pour la logique des structures et des rimes. C'est ainsi que le texte de "On ne sait pas ce qu'on perd" semble tout entier commandé par l'idée de faire répondre au récurrent "on ne sait pas ce qu'on gagne", "montagne" au premier couplet, "pagne" au second, "bagne" au troisième...

Tétard multiplie pourtant les tentatives : en anglais sur "I know" ; en duo avec Cécile Hercule (la nouvelle protégée de Mickaël "Mickey parfois 3D" Furlon), sur l'assez passable "L'amour passe" et "La beauté du geste", auquel son chant évaporé, façon Charlotte Gainsbourg espiègle, donne un peu de hauteur...

J'ai toujours rêvé d'être un groupe de rock s'écoute avec légèreté et autant de plaisir que de distraction. On est bien loin de l'album magistral que les qualités d'écriture et la voix de son auteur, qui réussit le prodige d'être à la fois rauque, éraillée, étranglée et maniérée, peuvent laisser espérer. Malgré la concision de l'album (31'36, morceau caché inclus), David Tétard donne un peu l'impression de tâtonner, de chercher le truc qui marche – et au final ça ne marche pas tant que ça. La quête du single accrocheur reste vaine, alors même que, par le passé, Tétard avait prouvé avec "T'arracher un cheveu" qu'il pouvait se poser en songwriter puissant, efficace et original.

À prendre un peu de distance, on aurait la même impression de malaise qu'à réécouter les très inégales productions de Daran – sauf que Daran, même à laisser de côté son très médiatique 8 barré, a eu le bon goût de nous écrire des titres ambitieux comme "Le petit peuple du bitume", "Léger", "Belle comme..." Rien de tel chez Tétard, rien de réellement abouti, en tout cas ; car il y aurait bien "L'écume des jours", si elle avait eu plus d'ampleur, "Cécile, si Tétard s'était autorisé à y saigner un peu. Dommage.

Des promesses, des promesses, donc, mais que l'on ne tiendra pas vraiment. David Tétard a toujours rêvé d'être un groupe de rock. On attend déjà avec impatience qu'il devienne grenouille, pour songer à se faire gros comme un bœuf.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

David Tétard en concert à L'Européen (18 novembre 2004)
David Tétard en concert à La Guinguette Pirate (13 décembre 2005)
L'interview de David Tétard (juin 2004)


En savoir plus :
Le site officiel de David Tétard
Le Myspace de David Tétard


Cédric Chort         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
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Au théâtre :

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"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
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"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
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