En ce samedi 6 février, le festival des Poly'sons était à l'honneur au Fil de Saint Étienne. Ce festival, ayant pour but de faire connaître des groupes locaux, a également invité des artistes dont le talent n'est plus à prouver. Et pour cause, Dominique A nous a transportés dans un autre univers hier soir.
Mais commençons par le commencement ! La soirée a débuté très agréablement avec Geoffroy Barthélemy & Alcatraz, formé par ses trois musiciens, Clément Faure à la guitare, Ellie Omeir à la basse et Anthony Gatta à la batterie. Prenez quelques pincées de pop entraînante, un soupçon de sensibilité et arrosez-les d'un zeste de cowboy-western et vous obtiendrez Alcatraz.
Un groupe décontracté, naturel, et qui est véritablement plaisant à écouter.
D'autant plus que la salle du Fil était pourvue d'un gradin, ce détail étant d'une importance capitale. En effet, les paroles des chansons recèlent de sous entendus et de références imagées.
Écouter d'une oreille distraite les textes ferait réellement perdre de leur essence aux morceaux. Avec des chansons comme "Duel", pas de doute, nous sommes bien en face de cowboys !
Des cowboys d'ailleurs très sympathiques, qui ont créé un contact avec le public tout au long du concert.
Et c'est vrai que, Alcatraz, fidèle à son nom nous a facilement fait nous évader dans son monde aux influences pop anglaise.
Pour la plupart des spectateurs, ce fut donc un véritable plaisir de rencontrer au détour d'un concert des cowboys, n'ayant pour arme que leur talent.
Après un bref entracte, j'attends aux premières loges l'arrivée de Dominique A.
Le public, venu en nombre et formé, comme je peux rapidement l'observer, de véritables connaisseurs frémit au moindre bruit...
Enfin, armé de sa voix claire et mélodieuse, il commence son spectacle avec le morceau "Le sens", issu de son dernier album sorti en avril dernier.
Nous ne pouvons qu'apprécier sans mot l'incroyable poésie qui émane de ses chansons. Bouche bée, le souffle coupé, comme... ensorcelés...
Les chansons s'enchainent naturellement, tellement naturellement qu'il n'y a aucune cassure, aucun retour à la réalité. Et la nonchalance de Dominique A, qui ne manque pas une occasion de déployer son humour, exacerbe ce sentiment.
Oui, décidément, Dominique A nous a ensorcelés. Et ses musiciens, David Euverte aux claviers, Sébastien Buffet à la batterie et Thomas Poli à la guitare ne sont pas étrangers à ce sortilège. Thomas Poli a effectivement apporté samedi soir une couleur résolument rock au concert.
Egalement membre du groupe Montgomery, il a la particularité de triturer le son d'une manière qui nous fait indéniablement penser à celle de Sonic Youth. Accompagné de la voix onirique de Dominique A, le mélange ne peut être que détonant... tout comme l'a été le concert !
Ce soir, nous avons pu découvrir en live des titres de son dernier album, comme "Hotel Congress", mais Dominique A nous a également abreuvés de classiques incontournables avec "Twenty Two Bar" et "Le Courage des Oiseaux".
Mais je ne suis pas certaine que l'adjectif "classique" soit le meilleur pour qualifier ces chansons, que l'on ne se lasse pas d'écouter depuis des années...
En effet, Dominique A a la remarquable qualité de nous faire revivre de manière différente chacun de ses morceaux. Toutes ses tournées sont uniques, en ce sens qu'un morceau ne sera jamais rejoué à l'identique.
Mais le temps passe et nous amène à la fin. Dominique A accepte de rompre doucement le charme... après avoir fait pas moins de trois rappels !
Le concert se finira en beauté avec une très belle version du titre "Dans un Camion", que Dominique A nous joue seul à la guitare.
Alors désensorcelés, vraiment ? De mon côté, pas totalement, puisque je continue à entendre au loin ses mélodies... un mot reste omniprésent dans mon esprit : Immortel. Comme Dominique A ?
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