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Manufacture des Abesses  (Paris)  février 2010

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Yann Reuzeau, avec Jean-Luc Debattice, Marine Martin-Ehlinger, David Nathanson, Morgan Perez, Damien Ricour, Romain Sandère et Sophie Vonlanthen.

Le jeune auteur dramatique Yann Reuzeau alterne, toujours dans la contemporanéité, comédie et comédie dramatique et c'est dans ce dernier registre que s'inscrit la cuvée 2010 avec une pièce au titre hugolien "Puissants et miséreux" qui, de surcroît, tant par son sujet que par sa forme, constitue un pari pour le moins hardi.

En effet, il a choisi de traiter, comme l'indique le titre, deux mondes, particulièrement significatifs et quasiment antinomiques, situés aux antipodes de l'échelle sociale, - les bas fonds et les nantis - en abordant de nombreuses thématiques sociétales et ce, sous forme d'un diptyque qui ressortit également de l'exercice de style réussi.

En effet, au niveau de la construction, les deux opus sont conçus de manière symétrique autour du pivot que constitue l'argent, objet de toutes les luttes, lutte pour la survie ou lutte pour le pouvoir, avec le même nombre de personnages, trois hommes et une seule femme, à qui est attribué le rôle moteur.

Emergent en miroir de nombreuses similitudes : dissensions et confrontations se déroulent dans un microcosme à la structure pyramidale toujours normée, avec le même principe, la solidarité, solidarité de fait pour l'un, lien du sang pour l'autre, avec pour seules différences le vocabulaire et les enjeux.

Premier temps, décor réaliste et naturalisme maîtrisé pour une plongée en apnée dans un cul-de-basse-fosse à la rencontre de ceux qui sont invisibles aux yeux de la bonne société. Rencontre et cohabitation de deux générations de SDF : les plus anciens, clochards flamboyants et irréductibles, libertaires sans Dieu ni maître, qui perpétuent leur propre code de l'honneur, de vraies gueules magistralement campées par Jean-Luc Debattice et David Nathanson, et les nouveaux venus, au choix les victimes de la précarité ou les exclus de la croissance, qui essaient encore de garder la tête hors de l'eau. Un jeune paumé bas du front qui use de tous les expédients possibles, interprété par Romain Sandère qui force un peu sur le registre du simplet à la Dany Boon, et une jeune femme de condition très modeste à la dérive, rôle pour lequel Sophie Vonlanthen, distribuée en contre emploi, donne une composition "Actors Studio" saisissante et impressionnante.

Second univers, les hautes sphères de la finance, de l'économie et de la politique, nouveaux ordres du royaume républicain, incestueux triumvirat que Yann Reuzeau entreprend d'explorer par la voie d'une race marginale celle des grands groupes familiaux.

Affaibli par la maladie, le pater familias tutélaire, personnage à la Bullitt de Kessel sur mesure pour Jean-Luc Debattice, qui s'est métamorphosé à vue pendant le changement de décor, a dû lever le pied et se rend compte que face à un fils qui n'espère plus devenir calife à la place d'une calife qui ne veut pas décrocher (Damien Ricour parfait) il ne peut compter que sur lui-même refusant d'adouber sa fille, personnage qui sous la houlette de Marine Martin-Ehlinger n'est pas sans ressemblance avec la présidente du MEDEF ou un fils spirituel qui reste un étranger (Morgan Perez convaincant).

Après le morceau de bravoure du premier volet, difficile toutefois pour le spectateur, malgré la mise en scène très tenue de l'auteur et une interprétation de qualité, de s'immerger dans le panier de crabes en costume d'énarques du second volet et de rebondir, à partir d'une partition plus convenue, sur les petites turpides politico-financières à la Dallas qui ont pour nom conseil d'administration, OPA, parachute doré, délit d'initié qui font la une quotidienne des journaux.

 

MM         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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