C'est la nouvelle sensation venue du froid. Ils sont quatre, ils jouent du kazoo et du ukulélé, bricolent et chantent leur amour de la vie et de la musique. Tout simplement.
Originaires d'une petite ville de Norvège, Arne Martin, Anja, Ola et Karen font de la musique pour s'amuser. Pas de message philosophique et encore moins politique, juste une passion pour la musique et pour la vie qui les unit malgré leurs différences.
Car ce qui fait leur charme, c'est justement leurs différences. Arne Martin, la tête pensante, grand gaillard moustachu de 34 ans, est aussi l'aîné de la troupe. Il écrit, compose, propose, jouant de son ukulélé et de sa voix un brin nasillarde. Vierge de tout apprentissage de la musique, il essaie, tatonne, échoue, recommence. Et ça depuis toujours.
A ses côtés, une "vraie" musicienne, la seule, qui sort d'une école de musique et monte son groupe de rock à 12 ans. C'est Anja, elle est bassiste et fait aussi quelques voix. Ola, lui, est punk dans l'âme. Il est batteur et tape un peu sur tout ce qui lui tombe sous la main. Il a appris seul et au contact de bons musiciens. Quant à Karen, elle fait les choeurs et joue du synthé, du kazoo, de la flûte, gratte et tape, elle aussi.
Leur inspiration ? Le mouvement anti-folk et le lo-fi. Cela se ressent dans leur musique, faite de bricolage. A la manière de Psapp, ils expérimentent et ça marche. Car qui dit bricolage ne dit pas forcément cafouillage. Au contraire, les morceaux sonnent juste, les choeurs sont harmonieux (en particulier sur "Loot") et les mélodies trottent en tête pour longtemps. Là, on entend craquer une allumette, là retentir un klaxon, tinter un triangle. Le tout soutenu par de belles échappées acoustiques.
On se laisse séduire, bercé – par moments – par une improbable boîte à rythmes, on tape des mains, on claque des doigts et on irait même jusqu'à danser. Avec un sourire jusqu'aux oreilles. L'album s'ouvre sur "10000 lovers" ("Follow the beat, down the beach, where 10000 lovers meet") et se clôt sur "Indian Summer". Tout un programme. Dans "Krooked", on entend même le sourire d'Arne Martin. "That sounds good all the time, every time". Le moins qu'on puisse dire, c'est que le plaisir est partagé.
Pas de révolution musicale, ni de textes engagés – leur envie n'est pas là. Mais une musique aux couleurs pastel, des textes légers et frais, j'irais même jusqu'à dire fleuris. Cela sent bon l'été et les vacances. Le tout respire le bonheur, la joie de vivre et l'amitié. Une belle découverte, qui réchauffe les coeurs en ces temps de grand froid. |