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La Cigale  mercredi 14 mars 2010

Dans la famille Higelin, je voudrais le père ! Ces dernières mois, de succès critiques en Victoires de la Musique, la progéniture a eu tendance à faire passer le patriarche au second plan. Non content d'avoir sorti le mois dernier un nouvel album unanimement et justement acclamé (Coup De Foudre), le grand Jacques accompagne son splendide come-back d'une résidence à la Cigale pour une semaine.

Dimanche oblige, c'est en pleine journée que l'on est conviés à applaudir Monsieur Higelin Boulevard Rochechouart. Le dernier de ses concerts à La Cigale débute sur un air de Duke Ellington, interprété de main de maître par un trio de cuivre qui nous épatera tout l'après-midi. Suivant de près ses cinq autres musiciens (guitare, basse, percussions, batterie, clavier), Higelin arrive, tout sourire, cheveux blancs parfaitement décoiffés. Sur "Coup De Foudre", splendide titre pop et morceau d'ouverture éponyme du dernier disque, le chanteur fait jaillir le refrain de ses tripes : "Je t'aiiiime" ! On aura appris au moins une chose aujourd'hui : le talent aidant, il est parfaitement possible de chanter ces mots sans avoir l'air immédiatement ridicule. "J'ai Jamais Su" et "New Orleans" viennent ensuite confirmer que Coup De Foudre (qui se taille la part du lion dans la setlist) est un grand cru. Le concert commence sous les meilleurs auspices, même si la semaine passée à La Cigale a visiblement laissé des traces sur les cordes vocales du chanteur.

A presque 70 ans, le barde fantasque rayonne sur scène et met tout son cœur à l'ouvrage. Il nous gratifie de moments de loufoquerie dont il a le secret : avant de se lancer dans "Paris - New York , New York - Paris", il prend le temps de nous réciter "La Cigale et La Fourmi" de Jean De La Fontaine dans la peau d'un écolier en culotte courte. Le titre et l'auteur de la fable sont répétés inlassablement avec la diction d'un gamin de 8 ans qui cherche à gagner du temps face à sa maîtresse. L'intermède se termine par une confusion volontaire avec "Le Corbeau et Le Renard". La salle est hilare. Un peu plus tard, il stoppe son groupe en plein couplet d' "Août Put" et se lance dans un numéro de chef d'orchestre grandeur nature : c'est le public qui chantera le truculent refrain ("Gourdoooon, Alpes-Maritiiiimes, dont le donjon culmiiiine à 2 500 pieeeeds du niveaaaau de la meeeer Méditeeee...rrranée"). La Cigale s'improvise en chorale géante, d'abord timidement, puis à pleins poumons devant les exhortations du chanteur.

Jacques Higelin qui, avec sa voix éraillée et son personnage insaisissable, évoque un Tom Waits francophone ("Kyrie Eleison"), poursuit son tour de chant avec "Cigarette" et "Champagne", passant de la guitare au piano. L'enchaînement de ces deux splendides morceaux s'impose comme le moment phare du concert. "Champagne", dans une version réduite à l'essentiel (piano-voix-percussions), est étourdissante. L'émotion est à son comble et Higelin reçoit une ovation méritée.

Après un "Bye Bye Bye" country et de circonstance, Higelin présente ses musiciens (mention spéciale à l'excellent Alice Botté à la guitare et à l'étrange Dr Dominique Mahut aux percussions, que le chanteur présente comme un alien venu d'une autre planète et recueilli par la troupe) puis se retire. Cinq bonnes minutes (et des tonnerres d'applaudissement) plus tard, tout ce petit monde regagne la scène et entame le rappel par "Crocodaïl", titre étrange et funky du précédent album (Amor Doloroso), aux jeux de mots encore une fois savoureux. Voix grave, diction bancale et paroles susurrées, Higelin y campe un double crédible de Gainsbourg.

Mais l'événement de cette fin de concert reste cette magnifique version reggae de "Pars". L'interprétation pleine de fraîcheur donne une seconde vie au morceau, qui se retrouve carrément dynamité lorsqu'Izïa - fille de - monte sur scène pour partager le micro. Qu'on aime ou pas le disque de la petite, il faut être sourd pour ne pas se rendre compte qu'elle dispose d'une voix époustouflante. A seulement 19 ans, elle possède une qualité réservée aux grands interprètes : dès qu'elle chante (avec une ferveur rare), il se passe quelque chose. Charisme naturel, fougue incomparable et capacités vocales extraordinaires : ne lui reste plus maintenant qu'à écrire de vraies bonnes chansons.

L'épilogue de ce spectacle plein d'entrain nous apprend que papa est incroyablement fier de sa fille et n'aime pas les empêcheurs de tourner en rond. On se fait des bisous à tout va, on s'enlace, on se dit plein de choses gentilles à l'oreille. Même si un peu long, ce bonheur fait plaisir à voir. D'autant que du bonheur, il y en a à revendre dans le public après ce concert jubilatoire.

 

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Pierre Baubeau         
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