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Interview  (Paris)  10 mars 2010

Suzanne, chanteuse et tête pensante de Suzanne The Man, nous a reçus chez elle, une petite maison de ville, pour nous parler de la sortie de leur premier maxi. Il s'agit en fait d'un mini-album partagé avec les Konki Duet qui interprètent les chansons sur une des faces, Suzanne The Man occupant l'autre face du vinyle. Dans le poêle, les bûches ronflaient. Dans un fauteuil, le chat ronronnait. Suzanne à la guitare et Sonia au violoncelle avaient le sourire. Sur la table, une bouteille d'un blanc frais et fruité et quelques verres terminaient de créer une ambiance détendue et amicale, idéale à la conversation.

Le nom "Suzanne The Man" est-il un simple jeu de mot sur ton nom, Suzanne Thoma ? Ou bien y a-t-il une autre explication ?

Suzanne : C'est un jeu de mot sur mon nom. Mais il y a aussi au départ Dylan Bendall, un de nos amis communs, qui a écrit une chanson qui porte le titre de "Suzanne The Man Because She Can". On se dit que "Because She Can" pourrait être le titre de l'album à sortir.

Sonia : Il y a aussi le fait que ce milieu musical est essentiellement masculin...

Suzanne : Alors c'était devenu mon petit surnom dans ce milieu rock indépendant.

Dans quelles conditions l'enregistrement s'est-il déroulé ?

Suzanne : Nous avons enregistré ici, et dans un appartement dans le Xème arrondissement. Les prises ont été faites au coin du feu, avec les chats sur les genoux. Tout a été fait en made sur un portable, de manière assez trash ; certaines voix ont même été enregistrées directement avec le micro du PowerBook. Il y a très peu de mixage. Benjamin Morando de Octet a seulement fait de petits ajustements en postproduction.

Est-ce un projet à deux mains ou à quatre mains ?

Suzanne : A la base, c'est mon projet. J'enregistre toutes les voix et les guitares. Mais comme je connais Sonia depuis 15 ans, il était évident que c'était elle qui allait réaliser les arrangements violoncelle et voix.

Sonia : Nous étions dans la même ville, dans le même milieu musical, nous avions les mêmes influences. Nous nous côtoyions alors sans vraiment nous connaître. Nous nous sommes croisées sur divers projets. Un jour, Suzanne m'a dit que, dans sa chambre, elle écrivait des morceaux qu'elle souhaitait me faire écouter. Ensuite elle m'a dit avoir envie de travailler avec moi.

Suzanne : Travailler avec quelqu'un d'autre était aussi une manière, pour moi, de concrétiser ces morceaux. C'était une manière de les rendre réels, de les sortir de ma chambre. Ça fait une quinzaine d'années que j'écris des morceaux, mais je me disais que ça n'intéresserait pas forcément beaucoup de monde. Sonia et mon mari ont été mes premiers auditeurs.

Qu'apprend-on en travaillant avec d'autres groupes ? Est-ce différent d'enregistrer son propre disque ?

Suzanne : Auparavant, en fonction des groupes avec lesquels j'avais collaboré, j'avais travaillé de diverses façons. J'avais aussi bien vécu des enregistrements musicien par musicien et piste par piste, que des sessions live en studio qui duraient cinq jours d'affilée. Pour le coup, je souhaitais faire exactement l'inverse de ça. Je ne voulais pas aller en studio, parce que c'était déjà assez compliqué d'accoucher de ces morceaux. Il fallait donc simplifier au maximum. Mon expérience des musiques électroniques avec Benjamin Morando m'a appris à utiliser le home studio. S'il est facile de sortir un son propre avec le midi en musique électronique, ça devient beaucoup plus difficile lorsqu'on enregistre une guitare et des voix. Le son est très lo-fi, mais ça me convient.

Sonia : Lorsqu'on enregistre avec un groupe en studio, il y a une préparation importante. Pour l'enregistrement de ces quatre titres de Suzanne The Man, tout a été spontané. Nous n'avons pas cherché un son parfait, nous n'avons pas refait cinquante fois les prises. C'est travaillé, mais ça a été une démarche assez solitaire.

Suzanne : J'étais incapable avant l'enregistrement, par manque de confiance en moi, d'expliquer à un ingénieur du son le résultat auquel je souhaitais aboutir. Le son a été trouvé au fur et à mesure de l'enregistrement.

Sonia : Nous avons travaillé à notre rythme, mais dans l'optique de sortir ces titres.

Suzanne : Pour l'enregistrement de l'album, nous ne fonctionnerons pas comme ça. Les morceaux seront prémaquettés, dans des conditions proches de celles de ce EP. Mais l'album sera enregistré en studio, parce qu'il le faut bien.

Sonia : Parce que nous le valons bien. (rires)

A l'écoute du disque, j'ai l'impression d'un univers très cinématographique. Il y a des images qui s'imposent à moi. Y avait-il une volonté, au moment de la composition, de créer ce genre d'ambiances ?

Suzanne : Ils ne sont pas cinématographiques lorsque je les écris. Je trouve les accords, puis pose la voix en impro. Ensuite je construis. Les paroles sont ce que j'écris en dernier, une fois que le morceau est installé. A ce moment-là, j'en connais l'ambiance. Alors ça me rappelle des souvenirs, des moments de ma vie.

Sonia : (S'adressant à Suzanne) Quand nous jouons les morceaux, j'ai des impressions de couleur et de luminosité en fonction des morceaux. Je les trouve très visuels. J'ai aussi des images qui me viennent à l'esprit. Peut-être est-ce malgré toi, d'autant que tes chansons abordent des sujets très intimes.

Suzanne : De mon point de vue, l'aspect cinématographique est dans les paroles, pas dans la musique.

Concernant les textes, j'ai plutôt l'impression d'influences poétiques de songwriters américains des années 60 / 70 ?

Suzanne : Mes paroles parlent de souvenirs et de moments passés. J'ai banni l'écriture à la première personne du singulier, parce que la vie fait qu'on change, qu'on évolue. On vieillit et les paroles vieillissent aussi. Alors je me concentre sur l'évocation de sensations, sur le sensoriel. "Leaves clap your hands" parle d'un épisode où je me reposais dans un hamac en regardant le ciel, et tout à coup je me suis fait la réflexion que j'entendais le vent parce qu'il soufflait dans les feuilles des arbres. Je me suis alors demandé si le vent aurait un son en l'absence des feuilles. Lorsque j'ai écrit la musique je pensais à cet instant de ma vie, j'ai alors décidé de raconter cette histoire en chanson.

Comment êtes-vous rentrées en contact avec BS Records qui est un tout nouveau label ?

Suzanne : C'est une drôle d'histoire. Sonia et moi connaissons les Konki Duets depuis longtemps, en particulier Zoé, la chanteuse et guitariste du groupe. C'était une des rares filles que nous croisions dans le milieu indé, il y a quinze ans. Depuis cette période, nos chemins n'arrêtaient pas de se croiser. Il y a quelques temps, nous nous retrouvons sur une même compilation "Have a good night". En discutant, je lui explique que j'ai un mini-album en préparation. A son tour, elle me dit que les Konki Duets cherchent un groupe pour sortir un disque commun. Ensemble, nous nous sommes alors mises à chercher un label parisien et indépendant, car seul un label indé pouvait sortir un split-EP.

Nous nous sommes tournées vers les Boutiques Sonores car nous savions qu'ils travaillaient bien, qu'ils faisaient de la bonne promo. Leur boulot dans le milieu indé parisien est très intéressant. Nous avons donc pris contact avec eux pour leur expliquer le projet, car nous savions qu'ils avaient le matériel pour réaliser cet EP. Et là, ils nous disent qu'ils sont justement en train de monter un label, et nous proposent donc d'être leur première sortie. On y est allé un peu au culot, mais on a bénéficié d'un très bon concours de circonstances.

Sonia : J'étais inscrite à leur newsletter, et je suivais leur travail. J'appréciais leurs idées de flyers, de dessins... Ils mettent des bornes dans les salles de concert afin qu'on puisse écouter les artistes Boutiques Sonores.

Suzanne : Oui, ils ont des super idées en comm', une visibilité originale et intéressante, et surtout ils font beaucoup de vinyles.

Est-ce qu'on peut dire que vous faites de la chanson canadienne, comme on parlerait de chanson française ?

Suzanne : Je suis canadienne, alors il y a des morceaux plutôt canadiens et d'autres plutôt français. Au niveau du ressenti, comme nous sommes toutes les deux influencées par la scène indépendante anglophone, et plus spécialement nord-américaine qu'anglaise, je me sens proche d'un esprit musical plus canadien que français. Quant à la nationalité, je me sens française seulement depuis peu de temps.

Comptez-vous tourner pour promouvoir le disque ?

Sonia : On a beaucoup de propositions. On essaie de jouer au maximum. Le 1er avril, nous jouerons avec Villeneuve à la Flèche d'Or à Paris, puis à la Machine du Moulin-Rouge, anciennement la Loco, avec les Konki Duets. Nous jouerons les morceaux de l'EP, et quelques morceaux de l'album à sortir.

Retrouvez Suzanne The Man
en Froggy's Session
pour 4 titres en cliquant ici !
 

 

 

En savoir plus :
Le Myspace de Suzanne The Man

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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