Notre premier contact avec The Irrepressibles fut avant tout visuel. C'était au Festival des Inrocks, l'automne dernier et tandis que les musiciens dansaient sur une chorégraphie aux airs de ballet aquatique, un grand gaillard avec une sorte d'ananas en plumes sur la tête scotchait tout le monde de part ses prouesses vocales.
Complètement nulle ou totalement géniale, les avis étaient alors partagés quant à cette prestation scénique.
Arrive donc désormais l'album, sans ananas emplumé mais avec 12 titres pour découvrir de quoi sont réellement capables ces drôles d'oiseaux.
Et le résultat est à la (dé)mesure de leur prestation scénique. Baroque, élégant, kitchissime, original et surtout complètement enthousiasmant.
Ce curieux orchestre, car il s'agit bien d'un orchestre plus que d'un groupe, utilise des instruments tels que des violons et violoncelles, quelques guitares et pour ainsi dire pas de batterie. Même si de plus en plus de groupes s'affranchissent des instruments traditionnels du rock (Revolver ou F.M. en France par exemple), le choix reste osé et original d'autant que l'on reste tout de même dans un registre pop, certes un peu baroque et atypique tout de même.
Les prouesses vocales et les arrangements alambiqués ressemblent à un heureux mélange entre la voix de diva de Jimmy Summerville et la créativité musicale, dans la démesure, de Scott Walker.
Une sorte de crooner d'opéra, ce qui au final nous ramène aussi à My Life Story, groupe de Jack Shillingford qui connut son heure de gloire il y a plus de 10 ans de cela,k avec un non moins superbe album, Mornington Crescent, summum du kitch et de l'élégant, mélangeant, déjà, la pop anglaise avec une musique symphonique. Bien entendu, les plus jeunes parleront plutôt d'Antony and the Johnsons comme influence directe sur la façon de chanter de Jamie McDermott. Et pour finir dans les comparaisons, on peut également parler de Queen qui, dans la démesure vocale et symphonique, se pose en référence.
Quoi qu'il en soit, The Irrepressibles frappent fort avec ce premier album et ne laisseront indifférents ni ceux qui ne manqueront pas d'être agacés par la gymnastique vocale du chanteur, ni ceux qui seront touchés par les mélodies superbement enrobées de violons de "In this shirt", "My Friend Jo" ou encore "Nuclear Skies".
Un disque touchant et réjouissant, kitch et classieux, un disque un peu à l'eau de rose, surjoué et un peu honteux mais que l'on veut à tout prix faire découvrir à ses amis ! Une réussite, et sans doute une des sensations à venir en 2010, notamment sur scène. |