Unique date pour cette edition du festival des Femmes S'en Mêlent en Lorraine et de retour aux Trinitaires à Metz, le line-up du soir s'annonce prometteur : Olof Arnalds échappée de Mum, le retour de Taxi Taxi et le buzz du festival sans doute : Lonelady.
C'est de retour du festival de SXSW qu'Olof Arnalds débute la soirée dans une salle qui se remplit encore, visiblement peu à l'aise sans ses ex-acolytes.
L'exercice n'est jamais simple : ouvrir une soirée de festival, avec un repertoire balbutiant ; d'autres se sont déjà pris les pieds dans le tapis.
Aussi, l'enchainement de morceaux tout simples tantôt à la guitare electro-acoustique, tantôt à l'instrument typiquement islandais entre le yukulélé et la mini-guitare, se révèlera finalement touchant par sa simplicité, cadrant parfaitement avec ce que la demoiselle laisse échapper sur scène et le soin qu'elle prend à presenter ses morceaux, ainsi que leur sens.
C'est tout naturellement qu'une majeure partie du public écoutera attentivement le concert, assis dans la salle.
Après un changement de matériel rapide, c'est au tour des suédoises de Taxi Taxi de rejoindre la scène.
Suédoises, employons le féminin, car si les deux soeurs (jumelles préciserai-je pour le côté people de cet article) sont occasionnellement accompagnées de deux garcons pour certains morceaux en tant que backing band, c'est uniquement pour amener quelques touches de rythmique ou de basse, celles-ci cessant bien vite pour permettre à l'alchimie vocale des deux soeurs de retrouver tout sa place, et à leur musicalité moins électrique. C'est alors qu'on prend plaisir à écouter la pop mélodieuse de ces deux toutes jeunes filles, laissant une grande place à des harmonies vocales travaillées mais aussi parfois tendant à un anticonformisme cocorosien.
Cette fois ci après un changement de matériel extrêmement long (ah ces foutues machines...), c'est au tour de "la tête d'affiche" de la soirée de prendre les armes : Lonelady, flanquée comme son nom ne l'indique pas, d'un clavieriste-au-pantalon-en-cuir et d'un batteur-je-surkiffe-ma-partition.
Si les premiers rangs se sont épaissis, ceux de l'arrière se sont clairsemés. Il faut dire que l'horaire tardif faisant ("c'est cette nuit le changement d'heure ?"), la moyenne d'âge plutôt élevée du public a dû inciter une partie du public à se satisfaire de la prestation de Taxi Taxi plutôt que de tenter de pousser l'exercice jusqu'à l'écoute de cette jeune demoiselle à la coupe rappelant celle de Robert Smith et de son clavieriste néo-gothique.
L'ambiance sera glaciale. Peu de mots, voire pas. Des rythmiques froides au pad, des riffs précis et simples, des nappes de clavier qui fleurent les années 80. Ajoutez à cela une voix qui n'est pas sans rappeler par moments Ann Clarke ou les Pretenders (ça on me l'a soufflé). Voilà pour le décor, et finalement pour tout ce qui se passe sur scène. Certes tout cela est bien executé, mais rien n'est neuf, rien n'est frais, rien n'accroche. Bien sûr la dame revendique ses influences et c'est louable, mais au final un certain ennui gagne le spectateur en cette fin de soirée les membres et mis à part "Intuition", son titre le plus catchy, la sauce ne prend pas.
A son crédit, on notera tout de même que l'horaire tardif et le décallage du son de Lonelady avec les artistes qui l'ont précédée sur scène est tellement grand qu'il en devient déroutant.
Peut-être aurait-on pu être plus conquis par Lonelady dans un autre cadre, car le reste de la soirée fut très agréable. Gageons de retrouver la programmation des Femmes S'en Mêlent l'an prochain en Lorraine.
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