Ils
sont fort chez XL recordings. Pas seulement parce qu'ils ont réussi
a faire des White stripes ce qu'ils
sont mais pour savoir encore dénicher, ça et là,
quelques vrais talents et des artistes atypiques.
Je pense notamment au surprenant Zongamin
et maintenant à Ratatat. Et bien
entendu, futé comme je suis, si je parle de Zongamin ce n'est
pas un hasard. Car hormis le label, Ratatat a quelques points communs
avec le jeune bassite nippon.
En effet, même si musicalement les deux groupes vont vers
des directions différentes, il y a une demarche commune de
faire exister une musique pop sans que le chant et les textes en
soient l'organe vital et central.
Ainsi chez l'un et chez l'autre on retrouve cette économie
de paroles (pour ne pas dire l'absence) qui ne gêne en rien
le déroulement mélodique des morceaux tout en y ajoutant
une certaine frustration de ne pas en entendre, de parole.
Le côté négatif réside dans l'aspect
un peu répétitif. Mais ce sentiment s'estompe bien
vite quand on prête vraiment l'oreille et cette répétitivité
se métamorphose vite une progression avec un début
et une fin d'un album certes homogène mais pas redondant.
Concrètement, Ratatat c'est un duo entre un guitariste et
un spécialiste de l'expandeur et du clavier. Le résultat
est une électro pop pas commune qui réussit même
à masquer l'électro derrière la pop, ou plus
exactement à faire sonner de la musique pop comme de l'électro.
Ainsi les guitares nous surprennent dans des sonorités inhabituellement
synthétiques comme sur le morceau d'ouverture "Seventeen
years" et ses boucles rythmiques endiablées que
l'on retrouvera d'ailleurs tout au long de l'album dans une déclinaison
de tempos différents (comme sur le nonchalant "Desert
eagle").
Electro pop donc ce premier album de Ratatat mais pas forcément
calibré pour les dancefloor pour autant. Des titres comme
"Bustelo" ou "Lapland"
sont plûtot du genre mélancolique, presque des ballades
électro et le "Gernany to Germany".
Sa guitare couinante a un petit quelque chose de Mike
Oldfied curieusement assez sympathique et le très
élégant "Cherry"
fini de nous cueillir en douceur avec cette musique minimaliste
à la limite du bricolage sur laquelle on n'aurait pas parié
2 sous avant de mettre le disque sur la platine.
Moralité : Ne vous fiez pas à la pochette comico-glam
et écoutez vite Ratatat, ca vous changera agréablement
des "the..." et profitez en pour redécouvrir Zongamin.
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