Je n'avais jamais écouté Mantler avant la parution de ce nouvel et quatrième album, Monody. Alors est-ce par le jeu d'un attaché de presse efficace, d'une meilleure distribution en France, ou simplement parce que leurs compatriotes Caribou viennent eux aussi de publier leur remarquable nouvel album attirant les projecteurs une fois de plus vers le Canada ?
Et puis il fait reconnaitre que le nom de Owen Palett mentionné sur les arrangements de quelques titres attise la curiosité. Alors donc on écoute et on se retrouve face à un disque que l'on n'aurait effectivement peut-être jamais mis sur la platine sans les conditions sus citées.
Pourtant, on trouve rapidement des repères connus sur Monody. Un peu de folk, des mélodies un rien pop, quelques references jazzy et beaucoup de soul.
Les arrangements sont légers et subtiles et là où sur un titre purement soul on s'attendrait à des trompettes tonitruantes, on trouve des cuivres en sourdines, légers comme une plume.
La voix quant à elle est au diapason, jamais un mot plus haut que l'autre, d'une grande délicatesse qui ne franchit jamais le pas de la mièvrerie.
Ainsi "Childman" nous renvoie directement à la pop teintée de soul de Paul Weller, plutôt qu'à l'artillerie lourde funky de Marvin Gaye, même si parfois les claviers nous y ramènent un instant comme sur "Fresh and fair".
Presque introspectif, Monody est de ces albums intimistes à écouter seul ou presque, subtil et délicat, générateur de bien-être. Un album parfait pour le printemps, mais que l'on ne manquera pas de ressortir aux premiers frimas de l'automne. |