Tout comme il semble difficile de parler, au hasard, de Granfred sans faire de référence à son double mètre, il serait dommage de ne pas évoquer au sujet de Jeremy Jay son look à la Stephen Malkmus. Grand gaillard aux airs empruntés et au visage d'adolescent regardant le monde avec une certaine hauteur et une vague nonchalance.
Et cette distance avec le monde, c'est un peu la signature de Jeremy Jay, la marque de fabrique de cet Américain déjà auteur de trois albums.
Son chant détaché, de prime abord un peu en dilettante lui donnant des airs de crooner "fleur bleue" apporte à Splash un côté pop largement teinté de Nouvelle-Zélande.
C'est la voix qui nous met sur la piste rapidement en nous ramenant à la splendeur désormais définitivement éteinte des Go-Betweens. D'ailleurs, plusieurs titres rappellent les compositions de Forster et McLennan, cette façon de rendre la musique fluide, les mélodies évidentes et si simples ("As you look over the city").
A d'autres moments, c'est le Malkmus qui est en lui qui se réveille pour un titre qui évoque autant le Pavement de "Here" que la noirceur des Tindersticks ("Hologram Fever").
Quand sa voix devient moins neutre, plus expressive, c'est vers l'Angleterre de Suede que se tourne Jay, comme sur "This is our time" aux airs de "Animal nitrate" version estivale.
Splash, comme son nom l'indique est en effet un disque parfait pour l'été, frais, accrocheur, léger, court et fait de jolies chansons très agréables à ecouter. Pour passer l'hiver, on attend déjà impatiemment le deuxième album de 2010 promis par Jeremy Jay, musicien pop des quatre saisons ! |