Deuxième album de MGMT, dont le premier Oracular spectcular a connu le succès que l’on sait, en particulier grâce aux titres "Time to pretend" et "Kids", et à leur utilisation respective par le monde de la pub et de la politique (jeunesse UMP – au corps défendant de MGMT).
Le duo s’est étoffé à 5 musiciens et troqué une ambiance à dominante synthétique pour une orchestration plus folk-rock, au risque d’y perdre assez souvent leur spécificité. Par ailleurs, les choix de mixage peuvent sembler étranges et surtout parfois très différents d’un morceau à l’autre sans qu’on en comprenne forcement la raison (traitement de la voix en particulier… d’où un commentaire lapidaire de mon ado-test préférée, concluant 3 minutes d’écoute par un "on dirait Mika… avec un son pourri").
De Mika, certes, on peut fugacement se rapprocher, par le timbre de la voix et quelques instants mélodiques, mais c’est plutôt du côté de Bowie que l’on cherchera les influences.
En terme de chansons, pas de tubes du format du premier album, mais une collection de chansons souvent joliment troussées ("I found a whistle", "Song for Dan Treacy" par exemple) mais pas toutes immédiatement appréhendables, et j’avoue avoir l’impression de ne pas avoir réussi à "rentrer" dans ce disque.
Visiblement, il s’agit ici d’un album de transition, MGMT cherchant à évoluer en modifiant ses recettes. On cherche beaucoup donc, mais on est loin de toujours trouver. Cependant, quand on trouve c’est bluffant : "Flash delirium", qui est un miracle d’équilibres improbables, sauve à elle seule l’album.
Finalement, ma relative déception face à cet album que j’attendais avec curiosité m’amène les réflexions suivantes :
Le premier album était également dominé de la tête et des épaules par une chanson, "Time to pretend", le reste, à part peut-être "Kids", étant beaucoup moins tranchant. Donc peut-être y a-t-il une volonté délibérée du groupe de consacrer la majeure partie de leurs albums à l’exploration de leur univers personnel, ce qui serait tout à leur honneur. Il ne faut donc pas chercher dans un album de MGMT une majorité de formats pops classiques.
Comment expliquer le large succès immédiat de MGMT (je me souviens les avoir vu en couverture de Télérama) ? Ils ont certes créé quelques morceaux excellents mais c’est le cas de très nombreux groupes qui, eux, n’atteignent pas ce type de reconnaissance. J’aurais tendance à croire que le réel talent de MGMT est, au-delà de la musique, d’arriver à incarner un fantasme "rock’n’roll" au sens large, réinventant une forme de rébellion qui peut toucher le public. Après tout, tous les grands groupes ont été sublimés par une image qui les dépassait et MGMT, capable, sans rire, de recycler des clichés tels que "This is our decision, to live fast et die young" mérite tout notre affection. |