Dan Snaith revient après deux ans de silence pour livrer un album, Swim, dont le titre proviendrait d'une nouvelle passion de ce musicien-docteur en mathématiques pour la natation. Après deux albums de Caribou plus tournés vers l'électro-pop (l'excellent Andorra en 2007 et The milk of human kindness en 2005), Dan Snaith revient vers ce à quoi il nous avait habitué sous le nom de "Manitoba", à savoir une electronica dansante et cérébrale, dont arrive à se dégager un équilibre entre, d'une part, fréquences basses et loops qui font bouger les divers membres de l'auditeur, et d'autre part mélodies qui s'insinuent derrière les oreilles pour ne plus en sortir.
Le titre Swim convient bien à cet album. "Odessa" le titre qui ouvre cet album, se rapproche de la brasse papillon, rythme mécanique mais fluide, mélodie rapide qui progresse en s'enfonçant pour mieux surgir plus loin, voix nasillarde comme prisonnière d'un pince-nez. "Sun" ou "Kaily" sont en plongée intégrale, sous l'eau après le signal de départ, à essayer de remonter à la surface le plus loin possible.
En raison des sons de basses aqueuses, des ondes circulaires qui peuplent l'album, du flux et du reflux, de la progression sinueuse des mélodies, toutes les métaphores aquatiques sont possibles. On tient là un très bon disque, qui fourmille d'idées, et se découvre un peu plus à chaque écoute. Cela se rapproche parfois d'Animal Collective, ou d'un Passion Pit qui aurait du talent.
Sans être vraiment novateur, ce disque agit comme une douche ou une bruine, il sort de ces chansons des impressions physiques, organiques, d'immersion ou de paysage ouaté, frais, humide et gris. Il n'en reste pas moins un disque dansant, rythmé, groovy. Une musique qui fait danser, le rythme du corps ralenti, l'esprit en éveil. Une danse sur laquelle on ne s'oublie pas. |