Comédie
dramatique de Fabrice Melquiot, mise en scène du Collectif
kids on the block, avec Hassène Himmi, Franck Koumba,
Clara Ponsot (en alternance avec Emilie Chertier).
Un couple citadin part un jour pour une partie de pèche, ils n'en reviendront jamais. Ou plutôt, ils en reviennent accompagnés d'un homme, tombé fou amoureux de Robert (ou Jean ou Emmanuel). Ils pensent le loger dans un coin de la scène-chambre, simplement meublée, l'idée est tellement originale.
L'intrus, au premier rang du théâtre de la vie de couple,
va observer et rapporter les moindres faits et gestes de nos
jeunes, décidément très cadres dynamiques.
Oscillant entre le fantastique et le drame, "Ma
vie de chandelle" de Fabrice Melquiot,
mise en scène et interprétée par
le Collectif kids on the block,
nous donne à voir, en toute simplicité, le délitement d'une
histoire d'amour. Passant de l'invité silencieux au tyran, cet
homme, observateur, narrateur, marionnettiste de l'histoire,
glisse de l'action à sa narration puis à son écriture. Grandiloquent,
il s'adresse tantôt au couple tantôt au public, dénonçant la
frontière, dont il se joue, qui sépare la salle de la scène.
Alors que la délicieusement superficielle Rachel (ou Cécile ou Elizabeth), s'en va tous les matins organiser des événements sans précédent, son mari se terre au lit, incapable de se concentrer sur la vie qui se joue, ressassant des cauchemars où sa femme couche avec d'autres hommes. L'histoire s'emballe, entraînant les personnages dans un cyclone à l'issue fatale.
"Ma vie de chandelle" a la rare fantaisie angoissante
de l'absurde. On jongle entre le malaise pesant et la badinerie.
C'est juste, direct. |