A la vue de la pochette de Tempus Fugit, on sent un parti pris artistique évident, illustré par une photo de route deserte, sans repère, un nom de groupe sous forme de rébus et un titre d'album (déjà croisé par ailleurs du côté de Durutti Column) qui ressemble plus à une menace qu'à un constat.
Le temps passe, nous met donc en garde le trio parisien tout au long de 10 titres instrumentaux ponctués d'extraits de dialogues de films. 10 titres sombres, mêlant habilement rock et electro, traités façon post-rock, avec de longues progressions, des ruptures, des passages calmes suivis de grandes montées en puissance. Tout au long du disque, on pensera inévitablement à Saycet mais aussi dans les moments les plus sombres, à l'excellent King Kong Was a Cat.
Bien sûr, on pourrait reprocher au groupe d'utiliser des recettes de grand-père comme les extraits de films avec effet "fin du monde", ou des morceaux faits de couches sonores simples se supperposant pour arriver à une ambiance plutôt noire et angoissante. On est plus du côté de Trisomie 21 ou des Jumeaux de In The Nursery ("Some Tears Can never dry") que de Godspeed You Black Emperor ! mais on se laisse prendre au jeu tant sur des titres plus doux, au piano, que sur des moments plus denses et electro.
Néanmoins, la musique de As the stars fall reste une musique un peu entre deux eaux, parfois tendant trop à devenir une musique d'ambiance. Les extraits de films aidant, on peut parler de musique cinématographique et ce n'est sans doute pas pour rien que le visuel est très important pour le groupe, au point qu'une exposition photographique est attachée au projet et a eu lieu dans un hôtel chic parisien, le Kube.
As the stars fall est donc à découvrir sous plusieurs facettes (je ne parle pas de celle de producteur de hip hop), en attendant, le temps passe. |