Scènes du répertoire sous la direction de Jean-Damien Barbin, avec Juliette Allain, Anthony Audoux, Nadine Baier, Claire Chastel, Bénédicte Choisnet, Ludmilla Dabo, Maxime Dambrin, Matthieu Dessertine, David Houri, Thibault Mullot, Lena Paugam, Clara Ponsot, Fanny Sintès, Sylvie Thiénot, Élie Triffault, Mathurin Voltz, Benjamin Wangermée, Stanley Weber et Lorena Zabrautanu.

Pour les représentations publiques des Journées de Juin du CNSAD, Jean-Damien Barbin présente les travaux de ses élèves sur les scènes du répertoire sous le judicieux titre au second degré de "Régates".

Si l'apparentement de ces régates théâtrales avec les courses de vitesse entre plusieurs bateaux selon un parcours délimité par des bouées n'est pas absolu, n'en demeure pas moins que la compétition entre élèves est réelle et que, pour le spectateur, la présentation par scène implique des comparaisons parfois drastiques.

De plus, le florilège éclectique de textes d'auteurs français et étrangers présenté par Jean-Damien Barbin, comédien affûté et professeur fin stratège, essentiellement d'auteurs modernes, à l'exception de Tchekhov, Shakespeare, Marivaux et Hugo, qui, malgré l'apparence de la langue, ne sont pas plus "faciles" que ceux du répertoire classique, constitue néanmoins un sérieux parcours d'obstacles que les élèves des trois années confondues ne franchissent pas tous avec la même dextérité.

Enfin, pour ces "Régates 1", il n'abat pas tous ses atouts dans la première manche et il faut attendre le deuxième tiers temps pour découvrir une succession allant de crescendo de prestations remarquables.

Le coup de coeur va résolument vers deux élèves, stagiaires étrangères venant respectivement de Roumanie et d'Allemagne, Lorena Zabrautanu et Nadine Baier qui s'avèrent fascinantes dans une scène de "La nuit des rois" de Shakespeare, cette dernière se distinguant également en compagnie de Ludmilla Dabo dans une scène de "Misterioso 119" de Koffi Kwahulé et avec Elie Triffault dans "Le balcon" de Jean Genet.

Belle courte prestation également pour Bénédicte Choisnet élève de 1ère année à suivre donc. Enfin, David Houri très constant, se montre époustouflant dans "L'indigent philosophe'" de Marivaux et dans une scène apocalyptique de "Une nuit orageuse" de Ion Luca Caragiale avec Lorena Zabrautanu qui clôt une représentation de belle facture et à la mise en scène très tenue dans une scénographie emphatique avec souvent la sensualité ténébreuse et le fantastique onirique dont Jean-Damien Barbin a le secret.