Spectacle conçu et chorégraphié par Philippe
Ménard, interprété par Philippe Ménard
et Boukson Sere.
Ce spectacle joue le noir/blanc, le contraste, l'opposition. A l'ouverture, ombres et lumières alternent, la salle plongée dans le noir, puis violemment éclairée, puis à nouveau plongée dans la nuit.
Les deux danseurs, un noir et un blanc, habillés costume noir, chemise blanche, cravate noire, lunettes noires. La musique, proche du soukouss donne l'impression de soirée dans un bar de Ouga. Une amitié au delà des couleurs entre deux sapeurs, ceux qui sont capables de vivre dans des cabanes de tôle et de bois afin d'avoir les moyens de porter des costumes trois pièces sous le soleil d'Afrique, de porter des chaussures vernies en marchant dans la poussière de bords de route.
Un congolais dirait que "le moundélé est gaspillé". Mais cet équilibre, cette égalité n'est que paraître. Elle se fendille de toute part, évolue en lutte.
A travers la danse, les deux artistes, Philippe Ménard
et Boukson Sere, passent en revue les rapports entre Occident et Afrique, rapport dominant/dominé, révolte : répression, corrupteurs/corrompus. Cette chorégraphie se termine en traitant l'immigration.
La dernière image des deux danseurs côté à côte, plongés en eux-même, alors que des vidéos de destructions de barres HLM sont projetées en boucle sur un écran, illustre un rapport entre l'Afrique et l'Occident qui n'a pas encore trouvé son équilibre, et est encore à imaginer après ces images de champs de ruines. |