Le troisième album des Canadiens de Wolf Parade était attendu au tournant, tellement Apologies to the Queen Mary, leur très bon premier album, avait fait parler du groupe en 2005 (la presse spécialisée voulait en faire les nouveaux Arcade Fire...) et que le second avait un peu déçu les critiques.

Les deux têtes pensantes de la bande, Spencer Krug et Dan Boeckner, infatigables et talentueux compositeurs au sein de plusieurs side project, ont réussi leur coup sur ce troisième disque, Expo 86, appelé ainsi d'après l'exposition universelle qui a eu lieu en 1986 à Vancouver.

Les morceaux, pourtant assez variés dans le chant et la structure, s'enchaînent bien. Les chansons dépassent souvent les cinq minutes sans être chiantes. L'ensemble est moins agressif que les albums précédents, mais le résultat est une certaine cohésion. L'euphorie pop mêlée à des envolées rock est toujours là. La formation Montréalaise a gagné en précision et en subtilité avec toujours cette mélancolie en toile de fond. On a l'impression qu'ils se sont calmés pour s'ouvrir à un plus grand public (probablement afin de voler des fans à Arcade Fire... Ahahaha).  Ce changement est aussi peut-être dû au départ du claviériste du groupe, Hadji Bakara. La majorité des compositions sont construites autour du synthé de Spencer Krug. Accélérations et accalmies se succèdent et font penser parfois à du Sonic Youth un peu dance ou à de la New Wave un peu sale. Les mélodies sont sinueuses et tourmentées avec un côté rock baroque bien marqué pour renforcer l’énergie.

Il y a des groupes qui font des chansons qui sont faites pour être écoutées par des milliers de gens en même temps dans une grande salle ou dans un festival, ce genre de chansons qui vous donnent des frissons dans le dos dès les premières notes (je pense à certains titres des Pixies par exemple). Wolf Parade fait partie de ces groupes. Certains titres donnent très envie d'être entendus en live, pour pouvoir chanter en choeur les refrains entouré de milliers de personnes qui chantent en même temps que soi.

Vivement que Wolf Parade soit en tête d'affiche d'un Rock en Seine ou des Eurockéennes ! D'ailleurs, cela me fait penser qu'ils sont passés à Paris fin mai et que je les ai ratés !